Aucune étude clinique ne s’est formellement penchée sur ce sujet. Les affirmations que l’on peut lire ici ou là sont, pour certaines, justifiées par des études et, pour d’autres, relèvent de la spéculation plus ou moins nourrie par les faits.
Parmi les affirmations justifiées par la science, on peut citer :
- parce que le café est une boisson qui augmente l’acidité de l’estomac, boire du café à jeun peut être source de brûlures d’estomac, en particulier chez les personnes qui y sont sujettes en général. À noter, la même chose se produit avec le thé.
- le passage de la caféine dans le sang est naturellement très rapide et encore plus sur un estomac vide. Le risque de palpitations cardiaques, d’irritabilité, d’anxiété ou… de diarrhée est donc à prendre en compte lorsqu’on boit du café à jeun. La prise de nourriture tend à ralentir (un petit peu) l’absorption de la caféine.
D’autres méfaits sont signalés dans les articles de presse sur le sujet, sans preuves scientifiques :
- un effet sur le cortisol sanguin (hormone du stress) qui est à son pic le matin. Pourtant, plusieurs études ont montré que le taux de cortisol est indépendant de la consommation de café. Aucune étude ne confirme l’affirmation selon laquelle un café à jeun ralentirait l’élimination du cortisol matinal et l’idée que le café augmente le niveau de stress ne semble pas tenir la route (ce qui n’est pas le cas de l’anxiété qui, elle, peut être aggravée par la consommation de café) ;
- un effet sur le taux de sucre (glycémie) dans le sang. Difficile de se prononcer sur cette affirmation, les études montrant que cet effet varie selon si l’on boit son café sucré ou non. À long terme, la consommation de café semble associée à une réduction du risque de diabète de type 2, mais les éventuels mécanismes de cette association restent à définir. Aucune étude ne suggère que le café à jeun soit à l’origine de prise de poids (souvent lu dans les articles grand public).
Pour compliquer encore un peu le tableau, il y a café et… café ! Sa concentration en caféine (et donc ses effets sur le corps) varie selon le mode de préparation : à volume égal, le café filtre en contient 50 % de plus qu’un café préparé « à l’italienne » (95 mg contre 62 mg pour une tasse de 125 mL). Et le café décaféiné n’a bien sûr plus du tout les mêmes effets.
En conclusion, à chacun de se faire son opinion selon sa sensibilité individuelle (par exemple aux brûlures d’estomac ou à l’anxiété), selon ses réactions à la tasse du matin (en particulier digestives), le bien-être que l’on en tire, etc. Rien n’indique qu’il y ait des inconvénients à long terme à boire un café au saut du lit.
Sources