Très probablement.

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Répondre en détail à cette question exigerait un ouvrage entier… Les liens entre excès durable de sucre dans le sang et inflammation sont bien connus des diabétologues : l’inflammation contribue, entre autres, aux conséquences négatives du diabète sur les vaisseaux sanguins. De plus, la présence d’un état inflammatoire chronique pourrait favoriser l’apparition du diabète de type 2. Mais qu’en est-il de la consommation d’aliments sucrés chez les personnes dont les taux sanguins de sucre restent dans les valeurs normales ?

De très nombreuses études ont été mené sur le sujet, malheureusement le plus souvent chez les souris, ce qui en limite la portée sur la santé humaine. Certaines de ces études ont clairement montré que la consommation de soda sucré s’accompagne, dans le sang de personnes jeunes sans surpoids, de quantités plus importantes de substances liées à l’inflammation (les « cytokines pro-inflammatoires », comme la CRP, l’interleukine-6, le TNF-alpha, etc.). Mais d’autres études n’ont pas retrouvé cet effet.

Chez les personnes qui souffrent de surpoids ou d’obésité, l’effet des aliments sucrés sur les marqueurs de l’inflammation a mieux été mis en évidence. De plus, il est désormais admis que, chez les personnes en surpoids, le tissu adipeux (la « graisse ») produit des substances favorisant l’inflammation. Comme le sucre favorise l’obésité, il favorise ainsi indirectement l’inflammation.

De plus, plusieurs études pointent vers un effet des aliments sucrés (en particulier ceux qui contiennent du saccharose (sucre de cuisine) ou du fructose) sur la flore intestinale (le « microbiote ») :

  • une modification de la composition de cette flore, en particulier une réduction de la proportion de bactéries du genre Prevotella, favorables à la santé ;
  • la formation, par la flore intestinale, de substances particulières, les AGE (Advanced Glycation End-products), qui diminuent la protection de la paroi intestinale et favorisent des réactions inflammatoires locales et générales.

Pour toutes ces raisons, il est probable que les aliments riches en sucre puissent, au moins chez certaines personnes, favoriser un état inflammatoire chronique : en particulier, chez les personnes en surpoids ou celles dont la flore intestinale produit davantage d’AGE en présence de sucres.

Parce que l'excès de sucre peut entraîner surpoids, obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et certains cancers, les autorités sanitaires recommandent aux adultes de ne pas consommer plus de 100 g de sucres totaux par jour (hors sucres du lait) et pas plus d’une boisson sucrée (y compris les jus de fruits). Ces 100 g incluent les sucres naturellement contenus dans les fruits et les légumes, qui sont à privilégier par rapport aux autres sources de sucre (sodas, pâtisseries, confiseries, biscuits, etc.)

 

Sources

Une synthèse (en anglais) des liens entre sucre et inflammation, 2022

Sur le rôle pro-inflammatoire des AGE, Inserm, 2022

Les recommandations des autorités sanitaires sur la consommation de sucre, Anses, 2018

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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