Seules les échinacées et le ginseng américain ont montré un effet modeste contre les rhumes.

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De nombreux compléments alimentaires à base de plantes vantent leurs bénéfices pour stimuler notre immunité et, en particulier, nous aider à lutter contre les petites infections respiratoires de l’hiver. Qu’en est-il vraiment ?
Le plus souvent, ces compléments alimentaires contiennent des échinacées (Echinacea angustifolia, E. pallida, E. purpurea) ou des plantes dites « adaptogènes » comme le ginseng asiatique (Panax ginseng) ou le ginseng américain (Panax quinquefolius).


Concernant les échinacées, au moins une étude randomisée avec placebo menée sur 755 personnes pendant 4 mois a montré une efficacité significative pour prévenir les rhumes (149 rhumes dans le groupe recevant des extraits d’E. purpurea contre 188 dans le groupe placebo). De nombreuses études in vitro ou chez les animaux ont décrit les effets stimulants d’extraits d’échinacées sur les cellules du système immunitaire. Mais leur efficacité clinique reste à confirmer avec d’autres études cliniques.


Concernant les ginsengs asiatique et américain, une analyse des études cliniques randomisées menées avec ces plantes a conclu en 2011 à l’absence d’effet du ginseng asiatique sur le rhume, mais a établi que le ginseng américain semblait réduire la durée et l’intensité des rhumes (mais pas de les prévenir). Une seule étude randomisée avec placebo (menée sur 783 personnes pendant 6 mois) a suggéré un possible effet préventif sur le rhume avec la prise d’une dose élevée d’extraits de ginseng américain.


D’autres plantes sont parfois proposées pour stimuler l’immunité et aider à prévenir les infections respiratoires communes : l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus, ou ginseng sibérien), la rhodiole (Rhodiola rosea, ou orpin rose), le schizandra (Schizandrae chinensis), l’eupatoire (Agrimonia eupatoria), la griffe-de-chat (Uncaria tomentosa) et l’hydrastis (Hydrastis canadensis), sans preuve formelle.


Enfin, le shiitaké, le maïtaké et le reishi, des champignons utilisés par la médecine traditionnelle asiatique, sont également proposés pour stimuler les défenses naturelles. Aucune étude n’est parvenue à identifier d’effet lié à l’ingestion d’extraits de ces champignons, dont les substances actives semblent mal absorbées par l’intestin. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du shiitaké ou du maïtaké de prétendre contribuer à maintenir les défenses immunitaires naturelles.


En conclusion, les preuves d’efficacité sont faibles et limitées aux échinacées et au ginseng américain, dans le contexte de la prévention des infections respiratoires virales mineures.
 
Sources
L’étude randomisée avec un extrait d’Echinacea purpurea, 2012
Le point sur les effets stimulants des extraits d’échinacées sur les cellules de l’immunité, 2018
L’analyse des études sur les ginsengs, 2011
L’étude randomisée sur le ginseng américain, 2011
Le registre européen des allégations autorisées et interdites

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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