Pour protéger la thyroïde en cas de présence d’iode radioactif.

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L’iode est un oligo-élément essentiel au fonctionnement de la thyroïde, une glande qui produit des hormones agissant sur la croissance et le métabolisme. Lors d’exposition à de l’iode radioactif (issu par exemple d’un accident nucléaire), l’iode administré à titre préventif sature rapidement la thyroïde et empêche l’iode radioactif (respiré ou ingéré) de s’y fixer (il est alors éliminé dans les urines). En effet, la fixation durable d’iode radioactif dans la thyroïde augmenterait le risque de dysfonctionnement et de cancer de cette glande. La dose administrée dépend de l’âge de la personne mais aussi de l’apport alimentaire moyen d’iode dans la région concernée (qui est plus faible dans les régions montagneuses, par exemple).
 
En cas d’accident nucléaire, les préfets peuvent prendre 3 mesures : la prise d’iodure de potassium, la mise à l’abri et l’évacuation des populations. L’iode doit être pris au plus tôt une heure avant l’exposition à la radioactivité, et au plus tard dans les six à douze heures qui suivent. Pris plus tôt, son efficacité protectrice est considérablement réduite. Pris plus tard, au-delà de 24 heures, ses effets indésirables sur le bon fonctionnement de la thyroïde pourraient être plus importants que les bénéfices attendus.

Ce médicament ne doit être pris que sur instruction formelle des autorités compétentes (sur décision du préfet de département ou de son représentant). Il peut être administré aux enfants dès la naissance et aux femmes enceintes ou qui allaitent. Selon la menace sanitaire et les mesures d’évacuation, il peut s’agir d’une prise unique ou d’une prise quotidienne pendant 7 jours au maximum.
 
Attention, la prise d’iode ne protège que contre l’iode radioactif. Elle ne protège pas contre les autres éléments radioactifs qui peuvent être présents, en particulier lors d’attaque nucléaire, par exemple les césium 134 ou 137. Certaines armes nucléaires ne relâchent d’ailleurs pas du tout d’iode radioactif. Si elle s'avère nécessaire, la distribution en urgence de comprimés d'iode à l'ensemble de la population est organisée sous la responsabilité des préfets de département, dans le cadre d'un Plan ORSEC Iode.
 
En France, il n’est pas possible d’acheter de l’iodure de potassium dans les pharmacies. Une partie de la population française, résidant à proximité d'une centrale nucléaire (périmètre de 20 km), détient déjà des comprimés d'iode dans le cadre du Plan particulier d'intervention (PPI) autour des centrales nucléaires. Cette distribution est réalisée régulièrement au cours de campagnes nationales, directement auprès des habitants ou via certaines pharmacies.

En 2019, 2,2 millions de personnes et plus de 200 000 établissements (entreprises, écoles, administrations, etc.) ont reçu un kit de comprimés d'iode. En février 2021, à l'occasion de l'extension du périmètre de sécurité (passé de 10 à 20 km autour d'une centrale nucléaire), 600 000 foyers supplémentaires ont été approvisionnés par voie postale. La France dispose d’une réserve de 130 millions de comprimés dosés à 65 mg d’iodure de potassium.
 
Sources
 
« En situation d'urgence - Prise d'iode stable : mettre fin aux idées reçues », Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), mars 2022
« Demande en comprimés d'iode : quelles réponses apporter à la population ? » Ordre national des pharmaciens, mars 2022
« Menace nucléaire en Ukraine : que répondre aux Français qui demandent de l'iode ? », VIDAL, mars 2022
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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