« Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison. »

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Cette question est intéressante car elle permet de comprendre la définition d’un poison. Selon le médecin et alchimiste suisse Paracelse, qui vécut au XVIe siècle, « Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison. » Cette notion est centrale à la toxicologie.
L’eau, bue en trop grande quantité, peut provoquer des troubles graves, voire la mort. À une dose extrêmement élevée, elle est un poison. Mais à des doses raisonnables, elle est indispensable à la vie. Il en est de même pour le sucre (glucose). Il est indispensable au fonctionnement énergétique de nos cellules et de notre corps. Privé totalement de glucose, nous mourons rapidement d’épuisement.
Mais consommés en trop grande quantité, les aliments sucrés entraînent surpoids et obésité, avec leur cortège de complications : diabète de type 2, augmentation du risque de cancer, augmentation du risque de maladie cardiovasculaire, etc.

On entend souvent dire que le sucre provoque le diabète. Pourtant, d’un point de vue scientifique, le lien direct entre la consommation de sucre et l’apparition du diabète n’est pas établi. Dans son rapport « Glucides et santé » publié en 2004, l’Afssa (aujourd’hui devenue l’Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a conclu que les études n’établissaient pas de lien direct entre l’apport de sucre dans l’alimentation et le risque de diabète (de type 2, celui que l’on acquiert en vieillissant). Pour résumer leurs conclusions, la consommation de sucre ne provoque pas directement le diabète.
Néanmoins, la consommation excessive d’aliments sucrés joue un rôle important dans l’apparition du surpoids ou de l’obésité. Ces deux conséquences d’une alimentation trop sucrée ont un effet favorisant démontré sur l’apparition du diabète de type 2. Donc, indirectement, une alimentation trop sucrée peut favoriser l’apparition du diabète chez une personne en surpoids.

Enfin, il faut distinguer le glucose apporté par les féculents, en particulier complets, et celui apporté par les aliments sucrés (confiseries, sodas, pâtisseries, biscuits, etc.). Les premiers sont indispensables à notre organisme et doivent constituer en un quart et un tiers des aliments consommés (selon si l’on a des activités physiques ou pas). Les seconds doivent être consommés de manière exceptionnelle. En particulier, il convient de se méfier des boissons sucrées (sodas et jus de fruits) : le sucre apporté sous forme liquide semble avoir un effet particulièrement néfaste sur le poids.
 
Sources
Le rapport « Glucides et santé », Afssa/Anses, 2004 (p. 73 et suivantes)
« Sucres dans l’alimentation », Anses, 2018
Le cri d’alerte de l’Anses sur la consommation excessive de sucre par les enfants, 2019

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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