Il est trop tôt pour l’affirmer.

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Le safran est une épice composée de pistils séchés et broyés issus de la plante Crocus sativus. En phytothérapie, il est traditionnellement proposé pour soulager l’hypertension, l’anxiété et la dépression, la toux, par exemple.

Plus récemment, de nombreux articles scientifiques se sont penchées sur ses propriétés anticancéreuses, dans une optique de traitement ou de prévention de cette maladie. En effet, le safran contient des substances de type caroténoïde qui, dans le tube à essai (« études in vitro »), semblent ralentir, voire arrêter, la croissance des cellules cancéreuses : crocine, crocétine, safranal, entre autres. Ces effets inhibiteurs ont été observés sur des cellules issues de nombreux types de cancer : colorectal, sein, prostate, poumon, col de l’utérus, etc. À titre d’exemple, sur les cellules issues de cancer colorectal, la crocine semble agir à la fois en provoquant la mort des cellules cancéreuses, en réduisant leur vascularisation (effet anti-angiogénique) et en stimulant les cellules immunitaires présentes.

Ces données positives sont malheureusement préliminaires et aucune étude clinique n’a pour l’instant été menée, ni chez l’animal ni dans l’espèce humaine (« études in vivo »). Il n’est donc pas possible de se prononcer sur un éventuel intérêt du safran dans le traitement ou la prévention des cancers, malgré les données in vitro intrigantes. Les informations manquent également sur la capacité d’absorption des substances actives du safran par l’intestin.

Les rares études cliniques qui ont été menées chez des patientes ont plutôt étudié les effets du safran sur les effets indésirables des chimiothérapies et sur la qualité de vie globale des femmes souffrant d’un cancer du sein. Ces études préliminaires semblent suggérer un effet positif d’une supplémentation des traitements anticancéreux par des gélules de safran, pour diminuer la fatigue et améliorer le confort des patientes.

Espérons que, bientôt, soient menées des études in vivo pour évaluer l’intérêt du safran dans la prise en charge des cancers.

Sources

Sur les usages du safran en phytothérapie, 2010

Sur les propriétés des substances actives du safran sur les cellules cancéreuses, 2022

Sur les effets du safran sur la qualité de vie dans le cancer du sein, 2024

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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