Le jeûne s’accompagne d’une augmentation de l’acidité de l’estomac, ce qui aggrave les symptômes des personnes qui souffrent d’ulcère gastro-duodénal et peut même provoquer une perforation du tube digestif, voire une hémorragie digestive.
Cette affirmation est documentée par plusieurs études. Par exemple, une étude de 2009, menée sur 224 personnes ayant souffert d’une perforation d’un ulcère duodénal, a montré que, pendant le Ramadan, le risque de perforation est multiplié par 4. Cette augmentation du risque de perforation persiste même chez les personnes qui avaient reçu un traitement contre Helicobacter pylori, le micro-organisme responsable des ulcères gastro-duodénaux.
En 2012, la même équipe a publié une autre étude confirmant ces résultats. De plus, elle précise que, pendant le jeûne, le risque d’hémorragie digestive est multiplié par 2 chez les personnes souffrant d’un ulcère duodénal. En conséquence, les auteurs de ces études précisent que « le jeûne de Ramadan nous semble déconseillé lorsque l’ulcère duodénal est en poussée. »
Toujours selon ces scientifiques, les personnes dont l’ulcère est cicatrisé, et dont l’éradication d’Helicobacter pylori a été confirmée par un test respiratoire à l’urée, peuvent jeûner à la condition de prendre simultanément un médicament inhibiteur de la pompe à protons (médicament destiné à diminuer la production d’acide par l’estomac).
En 2023, un article scientifique de synthèse a fait le point sur les effets du jeûne sur l’ensemble de l’appareil digestif. Outre le risque de perforation chez les personnes qui souffrent d’un ulcère duodénal, cette synthèse met également en avant le risque d’aggravation chez les personnes âgées qui souffrent de colite ulcéreuse (en particulier les hommes).
Sources