L’acide linoléique conjugué (CLA) se trouve dans les matières grasses du lait et des produits laitiers, des œufs, de la viande de bœuf, de mouton ou de volaille, en particulier quand les animaux ont été nourris avec des aliments riches en acide linoléique comme le tournesol, le maïs ou le soja, par exemple. Le CLA contenu dans les compléments alimentaires est synthétisé en laboratoire à partir de l’huile de tournesol, de soja ou de carthame.
Il y a quelques années, le CLA a été considéré comme pouvant être une aide pour prévenir les cancers (plutôt que comme traitement). En effet, de nombreuses études portant sur des cellules en culture indiquaient un effet inhibiteur du CLA sur l’apparition de cellules cancéreuses, voire sur la croissance de celles-ci.
Chez la souris, des études avaient suggéré un effet préventif du CLA (plus justement, des CLA, il en existe plusieurs) sur les cancers de la peau, mais aussi ceux des glandes mammaires, du gros intestin, de l’estomac, de la prostate et du foie. Les mécanismes de ces effets étaient à la fois un effet toxique sur les cellules cancéreuses et une inhibition de la prolifération de celles-ci.
En revanche, toujours chez la souris, les effets du CLA comme traitement sur des cancers déjà installés restent contradictoires. Dans certains cas, l’administration de CLA accélère la progression des tumeurs, par exemple les tumeurs des glandes mammaires. Dans d’autres, elle freine la progression des tumeurs. Il est probable que le moment de l’administration de CLA soit critique, et qu’il soit plus efficace en tant qu'anticancéreux lorsqu'il est administré au début de l’apparition d’une tumeur, et moins efficace lorsque la tumeur est déjà établie.
Dans l’espèce humaine, certaines données suggèrent que les personnes qui ont une alimentation riche en CLA (essentiellement dans les produits laitiers) ont un risque réduit pour deux types de cancer : celui du sein et le cancer colorectal (intestin). Mais d’autres études n’ont pas retrouvé cette corrélation. Malheureusement, aucune étude contrôlée de grande taille n’a étudié les effets du CLA sur les cancers humains, que ce soit dans une optique de prévention ou comme traitement.
En conclusion, avec des résultats mitigés et un faible nombre d'études, et malgré des débuts encourageants, les preuves sont insuffisantes pour affirmer que l'ingestion de CLA a un effet significatif sur les cancers dans l’espèce humaine.
Sources