Chez certaines femmes, le risque de cancer du sein pourrait être légèrement augmenté.

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La question du pouvoir cancérigène des teintures capillaires a fait l’objet de nombreuses études depuis des années, avec des résultats souvent contradictoires. En effet, la réponse à la question posée dépend forcément du type de teinture utilisé, mais aussi de la couleur des cheveux de la personne (qui influence le type de produits utilisé) et de son risque individuel de cancer.

Récemment, plusieurs articles scientifiques sur le sujet ont été publiés, qui ont suivi des groupes (« cohortes ») de femmes au cours de temps, en essayant de comparer le risque de cancer entre celles qui se teignaient les cheveux et les autres. Par exemple, en 2019, une étude menée sur un groupe de 46 709 femmes dont au moins une sœur avait développé un cancer du sein (« Sister Study », donc potentiellement à risque naturellement augmenté) a montré, après un suivi de 8 ans, que l’usage de teintures capillaires était associé à une augmentation du risque de cancer du sein de 7 % chez les femmes d’ascendance européenne et à une augmentation de 45 % de ce risque chez les femmes d’ascendance africaine. Chez celles-ci, l’usage de produits lissants était également associé à une augmentation du risque de cancer du sein.

Publiée en 2020, une étude a suivi 117 200 femmes (« Nurses’ Health Study ») pendant 36 ans. Selon cette étude, l’usage de teintures n’était pas associé à un risque augmenté de cancer, sauf pour un cancer de la peau particulier, le carcinome basocellulaire, pour lequel il y avait une petite augmentation du risque (5 %, surtout chez les femmes aux cheveux clairs). Chez les femmes qui ont le plus utilisé ces teintures (risque cumulatif), une légère augmentation du risque de cancer du sein et de l’ovaire est possible selon cette étude.

En 2021, une analyse croisée de 14 études (ayant enrôlé 210 000 femmes) a suggéré une augmentation du risque de cancer du sein de 7 % chez les femmes qui se teignaient les cheveux. Mais cette analyse croisée est critiquée car elle n’a trouvé aucun effet de la durée d’utilisation, de l’origine ethnique des femmes et de leur couleur de cheveux initiale sur cette augmentation du risque, alors que plusieurs études pointent sur l’importance de ces paramètres dans l’éventuelle augmentation du risque.

Par ailleurs, chez les professionnels qui manipulent ces produits de manière régulière, il a été montré un risque accru de cancer de la vessie, en particulier avec des teintures d’ancienne génération (avant les années 1980). Cette augmentation du risque de cancer de la vessie a été écarté pour les personnes qui appliquent elles-mêmes leur teinture.

En conclusion, il n’est pas possible d’affirmer que les teintures capillaires sont sans effet sur le risque de cancer, mais ce sur-risque semble surtout concerner un certain type de cancer de la peau, chez les femmes blondes ou rousses. Néanmoins, chez les femmes qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein, il est possible que l’usage de ces teintures puisse augmenter le risque de ce cancer, en particulier chez les femmes d’origine africaine.
 
Sources
 
L’étude de 2019
L’étude de 2020
L’analyse croisée de 2021
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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