Comme tous les régimes de suppression d’un type d’aliment, il est inefficace sur la durée.

Partager cet article

Le régime dit « cétogène » est un régime amincissant qui repose sur la suppression quasi-complète des glucides (sucres et amidon) de l’alimentation : moins de 50 grammes par jour, soit 6 fois moins que la moyenne pour une alimentation équilibrée. Pour apporter les calories nécessaires à la vie, il est alors indispensable de consommer plus de matières grasses (lipides) et de protéines. Pour simplifier, on mange du gras pour maigrir, en supprimant les sucres et féculents !

Dans ce type de régime, le corps doit s’adapter pour fabriquer le glucose (sucre) nécessaire à son fonctionnement. Le foie va en fabriquer à partir des matières grasses (consommées ou présentes dans le corps) mais aussi des réserves de glycogène (une molécule qui sert à stocker le glucose dans le foie et les muscles). Ce mécanisme s’enclenche rapidement (en 48 heures). Au bout de 2 à 3 semaines, les réserves de glycogène s’épuisent et seules les matières grasses (et les protéines des muscles en l’absence d’exercice physique régulier…) servent de carburant. Ces lipides sont décomposés en « corps cétoniques » qui sont utilisés par les cellules pour produire de l’énergie, d’où le nom de régime cétogène.

Ce changement d’alimentation est efficace pour brûler les graisses du corps (sauf bien sûr si on mange beaucoup d’aliments gras !) et une perte de poids est rapidement observée, jusqu’à plusieurs kilogrammes en un mois. Mais il y a un mais…
Le régime cétogène peut provoquer des effets indésirables pénibles : nausées, constipation, fatigue, maux de tête, crampes, mauvaise haleine, voire calculs rénaux. De plus, il peut être à l’origine de déshydratation si la personne ne boit pas davantage que d’habitude. Par ailleurs, la suppression des fruits et de certains légumes expose à des risques de carence en sels minéraux, vitamines, oligo-éléments et fibres (ce qui nuit à la flore intestinale). Enfin, en cas de régime cétogène, il est indispensable de consommer essentiellement des matières grasses végétales (huiles, fruits à coque, avocats, etc.) plutôt qu’animales (beurre, viandes, fromages, etc.) pour prévenir le risque d’excès de cholestérol dans le sang et de « foie gras » (stéatose hépatique).

Pour toutes ces raisons (et pour éviter de déprimer à ne plus manger de glucides…), le régime cétogène ne peut être que temporaire. Et c’est là où le bât blesse : après ce régime, les personnes ont tendance à reprendre rapidement du poids, souvent davantage qu’avant le régime (effet yo-yo).

En conclusion, les médecins nutritionnistes déconseillent le régime cétogène et préfèrent opter pour un rééquilibrage alimentaire comprenant toutes les familles d’aliments, plus facile à respecter dans la durée et, au final, plus efficace.
(Attention, cette réponse n’aborde pas le sujet du régime cétogène dans le traitement de l’épilepsie, un sujet tout à fait différent.)
 
Sources
Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur les risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, 2010
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

Une réponse gratuite en 48h Notre expert vous répond

Je pose ma question

Les plus lus sur Intox Détox