Il est trop tôt pour l’affirmer.

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Le polypore oblique (Inonotus obliquus, également appelée « chaga ») est un champignon parasite du bouleau, fréquent en Russie, en Corée et au Japon (mais également présent… en Auvergne !). Dans ces pays, il est utilisé dans le cadre de la phytothérapie traditionnelle pour faciliter la digestion, soulager les inflammations et lutter contre les infections respiratoires bénignes de l’hiver.
De très nombreuses études scientifiques ont été menées depuis une dizaine d’année avec des extraits de polypore oblique. Ceux-ci sont riches en myco-polysaccharides et en des substances particulières, comme la chagabusone ou le peroxyde d’ergostérol, par exemple.
Dans le tube à essai, les extraits de polypore oblique ont montré une activité certaine contre des cellules de cancer colorectal, de cancer du poumon ou de mélanome (cancer de la peau). Ces effets semblent liés à la concentration de ces extraits en peroxyde d’ergostérol, en chagabusone, mais aussi à celle de diverses substances de la famille des terpènes.
Une étude menée chez la souris a cherché à évaluer si ces effets anticancéreux sont retrouvés lors d’administration de ces extraits à des animaux. Chez des souris inoculées avec des cellules de cancer du poumon, l’administration intraveineuse continue d’extraits de polypore oblique a ralenti la croissance des tumeurs du poumon et des métastases associées (mais elle n’a pas guéri ce cancer, ni montré de rôle préventif avant inoculation par les cellules cancéreuses). Cette étude était menée contre placebo.
Précisons que le mode d’administration choisi était l’intraveineuse continue parce que les principes actifs de ce champignon (comme ceux du maïtaké ou du reishi, deux autres champignons utilisés en phytothérapie) ne sont pas absorbés par l’intestin. Une fois ingérés, ils se retrouvent dans les selles, à l’exception d’une petite fraction qui semble être digérée par les bactéries de la flore intestinale. Les deux seuls médicaments anticancéreux issus des champignons (prescrits au Japon) sont administrés par voie intraveineuse, en même temps que la chimiothérapie, dans le cadre du traitement des cancers du tube digestif ou du col de l’utérus.
Deux conclusions : en l’état des connaissances, rien ne permet d’affirmer que les extraits de polypore oblique sont efficaces contre le cancer chez l’homme et, dans tous les cas, la prise de polypore oblique par voie orale ne permet pas à ses substances actives d’être absorbées par l’intestin.
 
Sources
 
Deux exemples d’études sur des cellules cancéreuses en culture : L’étude récente portant sur des souris, 2016
Une synthèse des connaissances sur les effets des extraits de polypore oblique, 2018
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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