Cela ne semble pas être du tout le cas !

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Pour l’instant, on ne peut parler que des deux vaccins pour lesquels nous disposons de données à la date de cette réponse, le vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNTech et celui à virus recombinant d’Oxford-AstraZeneca.
Pour ces deux vaccins, les effets indésirables signalés (sur les dizaines de milliers de participants) sont essentiellement ceux qui suivent habituellement l’injection d’un vaccin (et qui sont liés à la réaction immunitaire qu’il déclenche) : fièvre, maux de tête, fatigue, courbatures, etc. Suite à la publication des données sur le vaccin à ARN messager, les médias ont beaucoup insisté sur l’intensité de cette réaction, certains commentateurs recommandant même de prévoir un jour de congé après chaque injection ! Regardons en détail les données sur ce vaccin.
Lorsqu’on s’y penche avec attention, les choses sont moins claires. En effet, dans l’étude publiée, lorsqu’on regarde les pourcentages de patients ayant spontanément signalé ces effets après les injections, les chiffres sont modestes : 6,1 % signalent de la fièvre, 5,5 % de la fatigue, 5,1 % des maux de tête ou 4,8 % des courbatures, ce qui en ligne avec ce que l’on observe avec les vaccins « classiques ».
Alors pourquoi les chiffres alarmants cités dans les médias ? Parce que le laboratoire a également publié les pourcentages obtenus dans un sous-groupe de 8300 participants à qui les chercheurs ont demandé de remplir un journal électronique de leurs effets indésirables post injection. Or on sait que ce dispositif a pour effet d’augmenter la vigilance et le zèle des personnes qui sont sollicitées… et donc d’augmenter artificiellement le nombre d’effets indésirables signalés. Comment le sait-on ? Parce que, dans ce groupe spécifique, les personnes ayant reçu le placebo ont également été nombreuses à signaler de la fatigue ou des courbatures ! L’effet placebo marche aussi pour les effets indésirables, c’est ce qu’on appelle l’effet « nocebo » (de « nocif » et « placebo »).
Alors où se situe la vérité ? Probablement entre les deux, les participants sollicités pour tenir un journal ayant eu tendance à déclarer tout symptôme, même faible, et les autres n’ayant spontanément signalé que les effets indésirables les plus intenses (en se disant probablement qu’il était « normal » d’être un peu fatigué le lendemain de l’injection).
Dans tous les cas, ces symptômes post injection ont disparu au bout de 48 heures (et ont également pu être soulagés avec du paracétamol), ce qui n’est pas le cas d’un épisode de Covid-19 lorsqu’il est symptomatique. De plus, les rares hospitalisations observées dans le groupe ayant reçu le vaccin n’étaient pas en lien avec la vaccination.
Donc en conclusion, pour ces deux vaccins, les effets indésirables observés après la vaccination semblent très loin d’être pires qu’un épisode de Covid-19 symptomatique, même d’intensité modérée.
 
Sources
Les deux documents d’information sur le vaccin à ARN messager Pfizer/BioNTech
Document 1
Document 2
L’article scientifique qui détaille les données sur le vaccin à virus recombinant d’Oxford-AstraZeneca
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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