Les régimes hyperprotéinés sont-ils risqués pour la santé ?

En 2010, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a publié un rapport d’expertise collective très complet intitulé « Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement ».
Dans ce rapport, les risques sur la santé des régimes alimentaires sont considérés de manière systématique : risques de carence, risques pour les os, le cœur, les reins, le foie, etc., mais aussi risques psychologiques et comportementaux.
Concernant les régimes hyperprotéinés, et en particulier ceux qui ne s’accompagnent PAS de réduction du nombre calories ingérées chaque jour, les conclusions des experts de l’ANSES sont :

• que ces régimes sont souvent très riches en sodium (sel) du fait de la richesse des aliments protéiques d’origine animale en sel. Ces régimes apportent plus de sel que la dose journalière recommandée (5 grammes par jour pour un adulte), dépassant même parfois les 8 grammes de sel par jour. Un excès de consommation de sel peut avoir des effets négatifs sur la pression sanguine et la santé cardiovasculaire.
• que leur apport en vitamine C était parfois insuffisant, justifiant une vigilance particulière sur la consommation de fruits et de légumes pour apporter cette vitamine.
• que les effets des régimes hyperprotéinés sur la santé des os font l’objet de débat. Un apport important de protéines peut acidifier légèrement le sang et favoriser ainsi la fuite de calcium dans les urines. Néanmoins, aucune étude n’a montré d’effet délétère particulier de ces régimes sur la santé osseuse (au-delà de l’impact légèrement négatif qu’ont tous les régimes).
• que l’apport important en protéines justifie un bilan du fonctionnement des reins avant de débuter ce type de régime. Chez les personnes qui ont un fonctionnement rénal normal, les régimes hyperprotéinés ne semblent pas poser de problèmes rénaux à condition de boire suffisamment d’eau tous les jours.
• que les régimes dans leur ensemble n’entraînent que des pertes de poids temporaires avec reprise des kilos perdus et, fréquemment, de kilos supplémentaires. Cette reprise de poids, régime après régime, est nocive pour la santé physique mais également pour la santé psychologique, avec perte de l’estime de soi et risque accru de symptômes dépressifs.

Les régimes hyperprotéinés qui s’accompagnent d’une restriction du nombre de calories ingérées chaque jour (type régime Mayo ou Scarsdale) ont des risques particuliers liés à cette restriction calorique. Les personnes intéressées par ces régimes peuvent se référer au rapport d’expertise de l’ANSES.
 
Source
« Évaluation des risque liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement », Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), 2010.
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2009sa0099Ra.pdf