Votre question a probablement pour origine la mise en avant récente, sur les réseaux sociaux, d’un article publié en 2021 par un magazine de vulgarisation scientifique. À cette date, une équipe de l’université d’Oxford avait publié une étude portant sur 236 359 patients guéris du Covid-19 qui ont été comparés à plus de 230 000 personnes guéries d’une autre infection respiratoire (dont 100 000 ayant eu la grippe).
Dans cette étude menée en 2020 et début 2021 (donc au début de la pandémie), 34 % des patients ayant guéri d’un Covid-19 avaient effectivement été traités pour un trouble neurologique ou psychiatrique dans les 6 mois suivant l'infection. Mais il est important de noter que 87 % de ces patients avaient déjà été traités pour ce type de troubles AVANT leur épisode de Covid-19.
Les diagnostics psychiatriques les plus fréquents à la suite d’un Covid-19 étaient l'anxiété (17 % des patients), la dépression (14 %), les addictions (7 %) et les troubles du sommeil (5 %). Les troubles neurologiques étaient beaucoup plus rares : 2,1 % avaient eu un AVC, 0,6 % avaient développé une hémorragie cérébrale et 0,7 % avaient été traités pour troubles cognitifs (« démence »).
Fin 2022, la même équipe a publié des résultats plus vastes et actualisés, portant sur environ 1,5 millions de personnes ayant eu la Covid-19 (comparées à autant de personnes ayant eu une autre infection respiratoire) qui ont été suivies pendant 2 ans.
Cette plus longue étude a montré que l'augmentation de la fréquence de la dépression et de l'anxiété observée après un Covid-19 dans la première étude était transitoire et que, 2 mois après la fin de l’infection, leur fréquence était la même que la personne ait eu un Covid-19 ou une autre infection respiratoire. En revanche, les risques de « brouillard cérébral » (troubles cognitifs), d’épilepsie, de démence ou de troubles de type psychose ont continué à être légèrement plus élevés chez les personnes ayant eu un Covid-19.
Le risque de complication psychiatrique était plus faible chez les enfants, avec des formes moins sévères. La vaccination contre le Covid-19 semble réduire l’impact de cette infection sur la fréquence des troubles neurologiques et psychiatriques.
Ces deux études ont beaucoup de limites, car les données proviennent d’une grande banque de données patients américaine (TriNetX) qui n’est pas faite pour la recherche et certaines informations (en particulier la sévérité des troubles observés) n’ont pas été saisies dans cette banque. De plus, il aurait été intéressant d’analyser les données selon les « époques » de la pandémie : avant et après l’arrivée des vaccins, selon le variant dominant (Delta, Omicron, etc.), selon s’il s’agissait d’une première infection Covid-19 ou d’une réinfection, etc. Ces données sont donc à prendre avec beaucoup de recul.
Sources