Elles augmentent le risque de cancer de la peau des mains.

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Les vernis à ongles semi-permanents sont plus durables et plus brillants que les vernis classiques. Pour durcir, les 4 couches successives nécessitent d’être exposées à des rayons ultraviolets de type A ainsi qu’à la lumière d’une diode électroluminescente (LED). On estime de plus de 87 % des ongleries disposent de ces lampes.

Parce que ces lampes émettent des rayons UVA et que ces rayons sont connus pour être des agents cancérogènes du groupe A (les plus dangereux), les scientifiques se sont posé la question du risque de cette exposition pour la peau des mains. De fait, dès 2009, diverses études scientifiques ont suggéré que l’usage répété de ces lampes augmente le risque de cancer de la peau au niveau des mains, avec apparition de mutations caractéristiques de ces UVA (ce qu’on appelle la « signature UVA »).

 

En avril 2023, l’Académie nationale de médecine a publié un rapport qui détaille ces risques et propose des recommandations. Selon ce rapport, une étude expérimentale récente a consisté à appliquer une lampe UVA, utilisée pour sécher les vernis à ongles, sur 3 types de cellules de la peau dont des kératinocytes humains, les cellules qui fabriquent l’épiderme. Cette étude démontre que l’irradiation de ces cellules par ces lampes UVA provoque des mutations typiques des UVA, apportant ainsi des preuves concrètes sur le risque cancérigène de l’usage de ces lampes en onglerie. Par ailleurs, pour l’année 2022, une synthèse des effets indésirables signalés après la pose de vernis semi-permanents en a signalé 3 types :

  • des réactions cutanées allergiques de la peau des mains (66 cas),
  • des dommages des ongles (23 cas)
  • des cas de cancers cutanés sur les mains (« carcinome épidermoïde induit », 3 cas).

 

Toujours selon ce rapport, dans le cadre de l’usage des vernis à ongles semi-permanents, le risque de cancer de la peau semble avant tout lié à 3 facteurs :

  • débuter l’usage de ces lampes à un jeune âge (20 ans) ;
  • répéter leur usage de manière rapprochée (5 à 6 fois par an, voire plus avec le développement des lampes à domicile) ;
  • répéter leur usage durant plusieurs années.

L’effet cumulatif des expositions aux UVA représente le risque majeur de cancer. Il peut être aggravé par le terrain de chaque personne : avoir une peau claire ou avoir une immunité affaiblie par une maladie ou un médicament.
Dans ce contexte, l’Académie nationale de médecine recommande aux femmes qui ont recours à ce type de vernis d’appliquer une crème solaire avec une protection UVA forte (bien s’assurer que les UVA sont expressément cités sur l’emballage) environ 20 minutes avant l’exposition des mains aux lampes UV/LED.

 

Sources

Le rapport de l’Académie nationale de médecine, 2023

L’étude sur les cellules de la peau, 2023

Une étude ancienne sur la toxicité de ces lampes UVA, 2009

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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