L’idée de laisser le virus de la Covid-19 se répandre parmi la population (ou, au moins, parmi les personnes qui ne sont pas à risque de forme sévère) pour obtenir une immunité globale suffisante est débattue depuis le début de la pandémie. Certains pays, comme le Royaume-Uni, l’ont en partie appliquée sans pour autant le reconnaître officiellement. Cette idée est revenue en force lorsqu’a été évoquée une moindre dangerosité du variant Omicron.
Pour rappel, le souci avec cette stratégie est qu’il est impossible d’isoler les personnes à risque du reste de la société. L’expérience des EHPAD pendant la première vague l’a clairement montré, tant au niveau sanitaire (le virus s’y est répandu malgré l’isolement strict des résidents) qu’au niveau éthique (l’isolement est source de mal-être psychique).
Avec un variant moins dangereux et une population à risque majoritairement vaccinée, la question se pose de nouveau. Néanmoins, il reste des inconnues :
- Omicron est-il véritablement moins dangereux ? À l’heure où ces lignes sont rédigées (début janvier 2022), il semble que le risque d’hospitalisation lors d’une infection par Omicron ne soit pas différent de celui d’une infection par Delta, mais que le risque d’admission en soins intensifs puisse être moindre. Cela reste à confirmer.
- Combien de personnes à risque de formes graves sont-elles soit non vaccinées, soit insuffisamment vaccinées face à Omicron (2 doses ou immunodépression, voir ci-dessous) ?
- Quel est le risque de développer une forme longue de Covid-19 lors d’infection par Omicron ?
Enfin, même avec un variant un peu moins dangereux, notre système de santé n’est pas capable de gérer la vague d’hospitalisations qui se produirait si Omicron, au moins 3 fois plus transmissible que Delta, était laissé libre de se répandre dans l’ensemble de la population.
Il est donc bien trop tôt pour envisager cette stratégie.
Sources
Un article sur la stratégie de « laisser filer », un temps promue aux États-Unis
Un article sur ce que l’on sait d’Omicron
Attention
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