Les personnes doublement vaccinées, mais pas les triplement vaccinées.

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Votre question provient du tweet d’un épidémiologiste médiatique : « Données danoises Omicron : 8 % chez les triples vaccinés, 5,5 % chez les doubles vaccinés, 1,2 % chez les non-vaccinés. Omicron sélectionne les vaccinés car l'échappement vaccinal lui confère un avantage chez ces personnes. » Ces données proviennent de la Table 4 du document de suivi quotidien des infections par Omicron publié par le Statens Serum Institute (SSI) danois (voir Sources) sur les 4251 cas d’Omicron identifiés au Danemark entre le 22/11 et le 11/12/2021.

Analysons ces chiffres (dans la version du 14/12, plus récente que celle du tweet) : selon le SSI, 9 % des cas d’Omicron (384/4251) ont touché des personnes ayant reçu 3 injections, 79 % (3360/4251) des personnes ayant reçu 2 injections, 2 % (99/4251) des personnes ayant reçu 1 injection et 10 % (408/4251) des personnes ayant reçu aucune injection.
Ces chiffres montrent que les personnes vaccinées représentent la majorité des cas d’Omicron. Mais pour savoir si ces personnes sont proportionnellement plus touchées que les non vaccinées, il est nécessaire de comparer ces pourcentages à ceux de la vaccination dans la population danoise.

Au Danemark, 23 % des personnes ont reçu 3 injections, 58 % 2 injections, 3 % 1 injection et 16 % aucune injection (données de la Danish Health Authority au 14 décembre 2021, voir Sources). Ainsi, en comparant ces pourcentages :
  • 23 % des Danois (3 injections) ont constitué seulement 9 % des cas d’Omicron, une sous-représentation proportionnelle qui confirme la protection de 3 doses de vaccin contre Omicron (sans protection, ils auraient représenté 23 % des cas) ;
  • 58 % (2 injections) représentent 79 % des cas d’Omicron, une surreprésentation qui confirme que 2 doses de vaccin ne sont pas suffisantes pour protéger contre Omicron ;
  • 3 % (1 injection) représentent 2 % des cas d’Omicron, montrant qu’une seule injection n’a quasiment aucun effet protecteur :
  • 16 % (aucune injection) représentent 10 % des cas d’Omicron, ce qui est difficile à expliquer car cela semble indiquer une protection de l’absence de vaccination.
Quelles hypothèses en tirer ? Concernant les personnes non vaccinées, proportionnellement moins touchées qu’attendu, on peut penser que ces personnes sont globalement plus prudentes que les personnes vaccinées, donc moins exposées au virus. Concernant les personnes doublement vaccinées, il est possible que, au contraire des personnes non vaccinées, elles soient moins prudentes dans leurs gestes barrières, sécurisées par leur vaccination. Comme leur immunité ne suffit pas face à Omicron, elles seraient préférentiellement touchées par ce variant. L’hypothèse du tweet sur une sélection des vaccinés par Omicron n’est pas crédible car le virus ne « sait » pas si une personne est vaccinée avant de l’infecter.

La bonne nouvelle est la sous-représentation des personnes triplement vaccinées, ce qui témoigne du bénéfice de la 3e injection contre ce nouveau variant.
 
Sources
 
Les données du SSI sur les cas d’Omicron, 14 décembre 2021
Les données de la Danish Health Authority sur la vaccination, 14 décembre 2021
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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