De nombreuses personnes s’étonnent que, malgré un taux de vaccination de 76 % des Français (tous âges confondus), nous vivions une 5e vague importante en termes de nombre de cas quotidiens (environ 50 000 par jour à l’heure où nous écrivons ces lignes). La vaccination n’aurait-elle servi à rien ?
Cette 5e vague, comme la 4e qui a sévit au cours de l’été 2021, est différente des trois premières. En effet, le nombre d’admissions en soins intensifs et de décès pour 100 000 cas déclarés a fortement baissé. Dans cette 5e vague, plus encore que pour la 4e, les personnes qui sont hospitalisées en soins intensifs sont essentiellement des personnes non vaccinées (il reste plusieurs millions d’adultes non vaccinés, ce qui représente un « terrain de jeu » toujours important pour le coronavirus) ou des personnes vaccinées très âgées ou souffrant de comorbidités importantes (les premières à être vaccinées en janvier et février 2021).
De plus, la principale originalité de cette 5e vague, et qui contribue également à diminuer le rapport nombre d’hospitalisations / nombre de cas, est qu’elle touche davantage les enfants que les vagues précédentes. Environ la moitié des tests positifs enregistrés chaque jour concernent les enfants de moins de 12 ans (donc non vaccinés), ce qui n’avait pas été observé lors des vagues précédentes.
Le variant Delta étant fortement contagieux et un relâchement des mesures barrières ayant au lieu ces derniers mois, il n’est pas étonnant que Delta profite du fait que nous vivions davantage à l’intérieur pour se répandre rapidement parmi l’ensemble de la population, y compris parmi les personnes vaccinées puisque les vaccins sont surtout efficaces pour prévenir les formes sévères. Mais au niveau des services de soins intensifs, l’épidémie se concentre essentiellement sur les adultes non vaccinés.
Tant que nous n’aurons pas des vaccins capables d’empêcher complètement la contamination, il est probable que des vagues de Covid-19 balaient les pays régulièrement. Mais, l’immunité aidant (par la maladie ou les vaccins), le nombre de formes graves ira décroissant et nous n’y prêterons plus grande attention. Un peu comme la grippe saisonnière qui sévit chaque hiver, provoquant quelques milliers de décès parmi les personnes les plus fragiles qui n’ont pas été vaccinées. Sans que personne ne s’en émeuve…
Sources
Les chiffres de l’épidémie au 6 décembre 2021
Une bonne analyse de France Info sur le sujet, 26 novembre 2021
Attention
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