Elle parle d’une remise à zéro du calendrier vaccinal, pas de l’immunité.

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Dans un entretien accordé à France Info le 19 novembre 2021, la Pr Dominique LeGuludec, présidente de la Haute autorité de santé (HAS), a été interrogée sur la recommandation de son agence concernant le rappel de vaccin contre la Covid-19 chez les personnes qui ont été infectées par le coronavirus en dépit de leur vaccination. Selon elle, « s'ils ont eu la Covid-19 après la vaccination, que ce soit après une ou deux doses, cela remet les compteurs à zéro en quelque sorte. Il leur faut donc une dose de vaccin six mois après. »
 
Cette déclaration a suscité beaucoup de confusion, la plupart des lecteurs comprenant que l’épisode de Covid-19 annulait l’immunité acquise grâce à la vaccination initiale. Il n’en est rien et jamais une infection n’annule l’immunité acquise. Ce que la présidente de l’HAS signifiait, c’est que cet épisode remettait à zéro le calendrier vaccinal, pas l’immunité. Donc que les personnes infectées devaient recevoir un rappel 6 mois après la fin de leurs symptômes, comme c’est déjà le cas pour toute personne infectée non vaccinée. Mais son choix de mots pouvait effectivement prêter à confusion.
 
Pourquoi cette recommandation ? La Haute autorité de santé estime que les personnes vaccinées qui développent des symptômes de Covid-19 avaient, au moment de leur contamination, une immunité vaccinale insuffisante. Les raisons de cette insuffisance peuvent être, par exemple :
  • le fait qu’elles n’aient reçu qu’une injection de vaccin avant leur infection ;
  • leur grand âge (qui diminue la réponse vaccinale initiale) ;
  • l’existence de comorbidités réduisant la réponse vaccinale initiale (immunodépression) ;
  • un long délai depuis leur vaccination initiale ;
  • ou le fait qu’elles aient été initialement vaccinées avec une seule injection du vaccin Janssen (que l’on sait insuffisant aujourd’hui).
En cas de Covid-19 chez ces personnes, il est très probable que l’infection joue elle-même un rôle de rappel vaccinal qui les protège ensuite. Mais, par mesure de précaution, la HAS recommande un rappel 6 mois plus tard, pour augmenter leurs chances d’être vraiment protégées. Pour la HAS, une Covid-19 symptomatique chez une personne vaccinée est donc un signal d’alerte qui justifie un rappel.
 
Sources
 
La déclaration de la Pr LeGuludec à France Info, 19 novembre 2021
La recommandation de la HAS, 19 novembre 2021
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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