L’oxyde d’éthylène sous forme gazeuse est utilisé pour désinfecter des objets, en particulier ceux qui ne peuvent pas être désinfectés par la chaleur ou des désinfectants liquides. En médecine, de très nombreux dispositifs médicaux stériles sont désinfectés de cette manière : pansements, sutures, implants, champs chirurgicaux, etc. Les écouvillons destinés aux prélèvements (tous types de prélèvement) le sont également.
Dans certains pays, l’oxyde d’éthylène est utilisé pour désinfecter des aliments (en particulier les épices, les graines, etc. ), mais ce procédé de désinfection des aliments est interdit dans les pays de l’Union européenne (ainsi que la vente de produits désinfectés par ce gaz issus de pays qui l’autorisent).
Une fois désinfectés par ce procédé, les dispositifs médicaux doivent présenter des résidus d’oxyde d’éthylène ou de chlorhydrine d’éthylène inférieurs à des limites qui ont été fixées par les autorités de sécurité sanitaire. Il existe une norme internationale, dite « ISO 10993-7 », qui fixe les limites de contact tolérables. En effet, si ces résidus étaient en trop grande quantité sur un dispositif médical, ils pourraient être à l’origine d’une irritation locale.
D’autres types de toxicité, plus graves, existent avec l’oxyde d’éthylène (sur la fertilité, sur le risque de cancer) mais ces toxicités ne concernent que les personnes qui sont, par leur activité professionnelle, exposées à cette substance de manière répétée et durable. Concrètement, il s’agit surtout des personnes qui travaillent dans les usines où des dispositifs médicaux sont stérilisés par l’oxyde d’éthylène. Pour cette raison, ces établissements sont régulièrement inspectés (en France, par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ANSM) afin de s’assurer que toutes les mesures de précaution sont respectées (par exemple, l’étanchéité des dispositifs de désinfection).
En conclusion, l’utilisation d’un écouvillon désinfecté par l’oxyde d’éthylène ne pose, pour le patient, aucun risque lié à cette substance : la concentration de résidus, surveillée, est trop faible pour provoquer une irritation. De plus, l’usage de l’écouvillon est occasionnel, il ne s’agit donc pas d’une exposition régulière et durable.
Sources
La norme ISO 10933-7, 2016
Un document de Santé Canada sur la sécurité des écouvillons pour les tests Covid-19, 2021
Un article de Que Choisir sur le retrait des aliments désinfectés à l’oxyde d’éthylène, 2021
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