Oui, il s’agit très probablement du principal mode de transmission.

Partager cet article
 
Au tout début de la pandémie de Covid-19, les autorités sanitaires, s’appuyant sur ce que l’on savait d’autres maladies infectieuses respiratoires, ont mis en avant une contamination par des gouttelettes de salive et de sécrétions nasales déposées sur les objets ou sur nos mains. Conséquence de cette idée, nous devions nous protéger en nous désinfectant régulièrement les mains (gel hydro-alcoolique ou savon), en restant à distance raisonnable des autres personnes (les gouttelettes ne voyagent pas loin) et en portant des masques (pour éviter de projeter des gouttelettes).

Depuis, les scientifiques se sont rendu compte que ce mode de contamination n’est pas le plus fréquent. En effet, des personnes se sont contaminées dans des conditions où la seule explication possible était un transport de virus dans l’air, sous forme de microparticules (les « aérosols ») capables de voyager sur plusieurs mètres, en particulier dans les lieux mal aérés. Au printemps 2021, l’Organisation mondiale de la santé et les Centers for Disease Control and Prevention américains ont modifié leurs recommandations en ce sens et considéré la transmission par l’air comme le mode principal de contamination.

La fumée de tabac est un exemple bien connu d’aérosol. Tout indique que les personnes infectées émettent une sorte de brouillard de particules de virus similaire à la fumée de cigarette (brouillard invisible alors que la fumée se voit lorsqu’elle est suffisamment dense). Comme la fumée, ce brouillard de virus est plus intense à proximité de la personne infectée. Il se dilue ensuite dans la pièce jusqu’à devenir trop dilué pour infecter une autre personne. À l’extérieur, pour peu qu’il y ait un courant d’air, cette dilution est immédiate. Tout se passe comme avec la fumée de tabac : peu gênante à l’extérieur (sauf très près du fumeur) mais désagréable à l’intérieur.

C’est pour cette raison que les scientifiques insistent aujourd’hui sur l’importance capitale de l’aération des pièces. Pas seulement de temps en temps, comme conseillé au début de la pandémie, mais en permanence. Le taux de renouvellement de l’air peut être mesuré avec un détecteur de dioxyde de carbone (CO2 ou « gaz carbonique »), des outils désormais largement disponibles. On estime que le risque de contamination par le coronavirus est minimal lorsque la concentration de CO2 dans la pièce est inférieure à 600 ppm (parties par million).
Pour résumer, dans un lieu clos, le risque de se contaminer dépend donc :
  • du nombre de personnes infectées dans ce lieu ;
  • du port de masques par toutes les personnes présentes ;
  • de l’ajustement de ces masques sur le visage (pour réduire les fuites) ;
  • de la taille de la pièce (plus elle est vaste, moins le risque est élevé) ;
  • de taux de renouvellement de l’air dans la pièce (l’aération) ;
  • du temps passé dans ce lieu (le risque augmente avec le temps passé).
 
Sources
 
Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, 30 avril 2021
Les recommandations des Centers for Disease Control and Prevention américains, 7 mai 2021
Une synthèse des connaissances sur le sujet en français, 19 mai 2021
Les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique sur l’aération des locaux, 28 avril 2021
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

Une réponse gratuite en 48h Notre expert vous répond

Je pose ma question

Les plus lus sur Intox Détox