On n’en sait encore rien, les données sont contradictoires.

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L’ivermectine est un médicament qui est utilisé depuis des années contre les parasites de l’homme (en particulier la gale) et des animaux. Lors de tentatives d’identification de substances pouvant bloquer la multiplication du coronavirus de la Covid-19 dans le tube à essai, l’ivermectine a montré un intérêt potentiel. Comme il s’agit d’une substance largement utilisée et dont on connaît bien la toxicité éventuelle, elle a naturellement fait l’objet de petites études préliminaires chez l’animal et chez l’homme, dans le but de confirmer ou non son effet.
À ce jour, début août 2021, il n’existe pas de consensus scientifique sur l’intérêt de l’ivermectine dans le traitement de la Covid-19. Certaines études chez les animaux ont été positives (par exemple, une étude d’une équipe de l’Institut Pasteur sur les hamsters dorés), d’autres ont été négatives. Chez l’homme, les études cliniques ont été menées sur des effectifs trop petits pour pouvoir se prononcer clairement. D’autres études sont en cours : la base de données internationale des essais cliniques ClinicalTrials.gov liste 75 études cliniques sur les effets de l’ivermectine dans le traitement de la Covid-19.
Fin mars 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un communiqué déconseillant la prescription d’ivermectine hors des essais cliniques, par manque de preuves. Un groupe de travail de l’OMS « a examiné les données regroupées de 16 essais contrôlés randomisés portant au total sur 2 407 patients ambulatoires ou hospitalisés atteints de COVID-19. Il a conclu que les données selon lesquelles l’ivermectine permettrait de réduire la mortalité, la nécessité d’un recours à la ventilation mécanique, la nécessité d’une hospitalisation et la durée avant une amélioration clinique chez les patients COVID-19 étaient « très peu fiables », en raison de la petite taille des essais et des limites méthodologiques des données d’essai disponibles, notamment du faible nombre d’effets indésirables. »
Fin juillet, la Cochrane Library, une référence dans le monde de l’analyse des essais cliniques, a publié une analyse croisée des études cliniques disponibles. Cette analyse n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer les effets de l'ivermectine sur le nombre de décès, sur l’aggravation ou l’amélioration de l'état des patients et sur les effets indésirables, par rapport au placebo ou aux soins habituels. La Cochrane Library soutient les recommandations de l’OMS sur un usage limité aux essais cliniques.
Dans les semaines qui viennent, nous devrions avoir les résultats de l’essai Solidarity, un essai en vie réelle et à grande échelle.
Pour finir, il est à noter que, dans l’étude de l’Institut Pasteur sur les hamsters dorés, l’ivermectine ne semblait pas agir contre le virus (pas de diminution de la charge virale) mais en régulant le système immunitaire (pour éviter les complications inflammatoires). Il reste donc encore des choses à découvrir sur le mode d’action de l’ivermectine, en général.
 
Sources
L’étude de l’Institut Pasteur sur les hamsters dorés, 12 juillet 2021
Le communiqué de l’OMS, 31 mars 2021
L’analyse croisée de la Cochrane Library, 28 juillet 2021
Les essais en cours sur l’ivermectine dans la Covid-19
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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