Le manque de recul concerne les effets à long terme, mais ceux-ci sont exceptionnels avec les vaccins.

Partager cet article
 
Lorsqu’on parle d’effets indésirables pour un vaccin, il faut distinguer les effets à court terme (dans les heures ou jours qui suivent les injections) et les effets à long terme (plusieurs semaines à plusieurs mois après les injections).

Dans le contexte des vaccins contre la Covid-19, après avoir vacciné plus de 3 milliards de personnes depuis plus de 6 mois, il est possible de raisonnablement dire que l’on a une idée précise de leurs effets indésirables à court terme. Outre les effets immédiats après l’injection, communs à tous les vaccins (syndrome grippal, douleurs et rougeurs au point d’injection, exceptionnellement choc allergique), on a pu identifier essentiellement deux types d’effets indésirables rares mais problématiques avec les vaccins contre la Covid-19 :
  • pour les vaccins à adénovirus (AstraZeneca et Janssen), la formation de caillots sanguins inhabituels et exceptionnels, en particulier chez des personnes de moins de 55 ans ;
  • pour les vaccins à ARN (Pfizer et Moderna), des cas d’inflammation passagère du muscle cardiaque (myocardite) chez des jeunes hommes (essentiellement âgés de moins de 25 ans).
Ces effets indésirables à court terme sont surveillés. Des mesures ont été prises pour les prévenir (surveillance 15 à 30 minutes après chaque injection, administration des vaccins à adénovirus chez les plus de 55 ans, par exemple).

Qu’en est-il des effets indésirables à long terme ? Nous avons entre 6 et 12 mois de recul (les premières injections en grand nombre, dans le cadre des essais cliniques, ont eu lieu il y a environ une année). Pour l’instant, aucun effet indésirable à long terme n’a été décrit, mais le recul est modeste.

Il faut savoir que, avec l’ensemble des vaccins administrés aujourd’hui pour de nombreuses maladies, les effets indésirables à long terme sont exceptionnels. À ce jour, seulement deux cas de ce type ont été décrits :
  • pour le vaccin contre la grippe H1N1, des cas de narcolepsie sont apparus 3 à 6 mois après la vaccination ;
  • pour le vaccin contre la dengue (une infection virale tropicale transmise par les moustiques), des décès ont été observés chez des enfants vaccinés 2 à 3 ans après leur vaccination. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas d’effet indésirable à proprement parler. L’immunité conférée par ce vaccin ne protégeait que contre une seule souche (« sérotype ») de virus. En cas d’infection par un autre sérotype, la maladie était aggravée par les anticorps dirigés contre le sérotype utilisé dans le vaccin. Ce n’est donc pas un effet indésirable direct du vaccin, mais des anticorps produits en réponse au vaccin. Fin juillet 2021, aucun effet de ce type n’a été observé avec les vaccins contre la Covid-19 (qui sont suivis de près pour ce type de problème).
En conclusion, il est certain que nous manquons de recul sur d’éventuels effets indésirables à long terme, mais ceux-ci sont exceptionnels avec les vaccins. Un important dispositif de surveillance a été mis en place au cas où ils surviendraient de manière exceptionnelle.
 
Sources
 
Sur les effets indésirables des différents vaccins contre la Covid-19, ANSM
Sur les cas de narcolepsie après la vaccination contre la grippe H1N1, SPLF
Sur le problème rencontré avec le vaccin contre la dengue, VIDAL
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

Une réponse gratuite en 48h Notre expert vous répond

Je pose ma question

Les plus lus sur Intox Détox