Grâce à des travaux préliminaires et à l’explosion de la pandémie.

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La commercialisation de vaccins contre la Covid-19 à peine une année après l’identification des premiers cas intrigue. Comment a-t-on pu aller aussi vite ? N’est-ce pas un problème ?

Le premier élément de réponse tient au fait que de nombreux projets de vaccins (contre d’autres maladies infectieuses) étaient en cours depuis quelques années, avec des vaccins à ARN (comme les vaccins Pfizer ou Moderna) ou des vaccins à adénovirus (comme les vaccins AstraZeneca ou Janssen). Par exemple contre la fièvre Ebola, le chikungunya, la dengue, etc. Pour tenter de vacciner contre ces infections, de nouvelles techniques ont été mises au point qui ont été immédiatement adaptées contre le coronavirus de la Covid-19.

Les progrès de la science ont fait que la structure et l’ensemble des gènes de ce virus ont été très rapidement connus (dès janvier 2020), permettant ainsi de concenvoir ces vaccins pour qu’ils stimulent la production de la protéine S, celle qui permet au coronavirus de pénétrer dans les cellules.

Autre élément extrêmement important, la présence du coronavirus partout dans le monde. Pour tester un vaccin rapidement, il est indispensable que la maladie soit fréquente : ainsi, il est possible de mesurer rapidement la différence de risque entre les personnes vaccinées et celles qui ont reçu un placebo. Lorsqu’une maladie ne touche que quelques centaines de personnes chaque année, tester un vaccin va prendre beaucoup plus de temps (le temps nécessaire pour observer suffisamment de cas dans les deux groupes vaccin/placebo). Mais si des centaines de milliers de cas se produisent chaque semaine, comme c’est le cas aujourd’hui avec la Covid-19, quelques semaines suffisent pour voir une différence significative entre les deux groupes, pour peu que ces groupes contiennent des dizaines de milliers de participants.

Enfin, élément non négligeable, les États (et en particulier les États-Unis) ont avancé des fonds aux promoteurs des candidats vaccins et facilité la logistique des essais cliniques et de la production des doses à grande échelle. Ainsi, il a rapidement été possible de prouver l’efficacité des vaccins.

Évidemment, la conséquence de cette rapidité est que nous n’avons pas de recul sur les effets indésirables à long terme de ces vaccins (nous avons désormais suffisamment de recul sur les effets indésirables à court terme grâce aux millions de vaccinations déjà effectuées). Mais il n’aurait pas été éthique de retarder l’utilisation de vaccins efficaces (et donc de prévenir de très nombreux décès) à cause de ce manque de recul. De nombreux mécanismes (dits de « vaccinovigilance ») ont été mis en place à travers le monde pour dépister au plus vite d’éventuels effets indésirables à long terme.
 
Sources
COVID-19: Rapidité de développement des vaccins, InfoVac Suisse, Décembre 2020
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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