Depuis le début de la pandémie de Covid-19, on estime qu’environ 2 600 variants sont apparus, dont seuls quelques uns ont eu un impact sur la progression de la maladie.
Le passage de la souche originelle Wuhan au variant D614G, au printemps 2020, a légèrement augmenté la transmissibilité du coronavirus. Plus notables ont été l’apparition du variant « anglais » et, surtout, des variants « sud africain » et « brésilien » à la fin de 2020.
Il est tout à fait probable que de nouveaux variants apparaissent dans le futur, dont certains suffisamment particuliers pour nécessiter une adaptation des vaccins. Pour mieux apprécier ce risque, il est nécessaire de comprendre que la probabilité d’apparition d’un nouveau variant est directement liée au nombre de nouveaux cas de Covid-19 à un instant donné. En effet, l’apparition d’un variant exige 1) la multiplication du virus, 2) un nombre suffisamment élevé de nouvelles infections à partir de ce variant (pour qu’il puisse s’installer durablement).
Or, dans les mois à venir, il est très probable que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 se stabilise ou diminue (du fait des vaccins et de l’augmentation du nombre de personnes immunisées après une Covid-19, mais aussi de l’arrivée de l’été qui nous sort des lieux fermés). Il va donc devenir de plus en plus difficile pour un nouveau variant d’apparaître et de s’installer durablement. Mathématiquement, plus la couverture vaccinale sera importante et moins de nouveaux variants apparaîtront chaque année.
Néanmoins, la couverture vaccinale mondiale ne sera pas absolue, en tout cas pas dans les 12 à 24 mois à venir. De nouveaux variants apparaîtront dans les zones peu vaccinées, variants qui exigeront d’adapter les vaccins et, pour chacun d’entre nous, de faire un ou plusieurs rappels de vaccination avec ces nouveaux vaccins (comme nous le faisons chaque année avec le vaccin contre la grippe saisonnière).
Au bout de quelques années, l’immunité globale sera suffisamment bonne pour que la Covid-19 ne soit plus qu’une maladie sporadique, avec de petits foyers épidémiques. Ce scénario est celui qui s’est très probablement produit avec les 4 coronavirus responsables d’un tiers des rhumes chez l’homme : après une activité pandémique, ils sont devenus banals. Nous nous immunisons contre eux pendant l’enfance, sous forme de rhinopharyngites. Ils varient régulièrement, suscitant des réinfections sans gravité (sauf chez des personnes immunodéprimées) qui actualisent notre immunité.
Sources
COVID-19 : mutations, variants, lignées, N501Y, E484K… de quoi parle-t-on ?, VIdal Actus, 18 février 2021
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