Il semble bien que ce soit le cas avec les vaccins à ARN.

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Être vacciné signifie être protégé des formes cliniques (c’est-à-dire avec symptômes) d’une maladie. Le taux de protection d’un vaccin peut être différent selon si on prend en compte les formes légères ou les formes sévères d’une maladie. Par exemple, le vaccin contre la grippe saisonnière prévient efficacement les formes sévères de la grippe chez les personnes âgées (avec une protection supérieure à 90 %) mais les protège moins efficacement des formes bénignes de cette infection respiratoire (un taux de protection contre les formes légères qui varie de 20 à 60 % selon les années).

Dans le contexte de la Covid-19, les choses seront probablement similaires. Les vaccins à adénovirus (AstraZeneca, Janssen, Sputnik) semblent moins efficaces pour prévenir les formes légères à modérées que les vaccins à ARN (Pfizer et Moderna). Mais lorsqu’on se penche uniquement sur la prévention des formes sévères de Covid-19, tous ces vaccins semblent très efficaces. C’est ce qui ressort de l’étude des campagnes de vaccination contre la Covid-19 menées chez les personnes âgées en Israël et au Royaume-Uni.

Dans les études des vaccins contre la Covid-19 chez les primates non humains, un seul vaccin est parvenu à complètement empêcher la contamination des singes vaccinés par le coronavirus : le vaccin Novavax. Avec les autres vaccins, certains singes vaccinés ont brièvement produit du coronavirus (sans exprimer aucun symptôme), ce qui a amené les experts à se poser la question de leur contagiosité pendant les quelques jours où ils ont produit du virus. Cette capacité à complètement empêcher la contamination est appelée « immunité stérilisante » : c’est le cas des vaccins contre la rougeole ou la variole, par exemple, mais pas de nombreux autres vaccins « classiques », ce qui ne s’avère pas problématique dans le contrôle de ces infections.

Le souci avec les vaccins non stérilisants est qu’il existe une possibilité de transmission du virus par des personnes vaccinées présentant une infection asymptomatique (donc sans être conscientes de leur état). C’est pour cette raison qu’il existe un doute sur l’influence de la vaccination sur la transmission de la Covid-19.

Les premiers résultats disponibles avec les vaccins à ARN semblent confirmer un effet positif des campagnes de vaccination sur la transmission de la Covid-19. En Israël, par exemple, pays qui a déjà vacciné une partie importante de sa population avec le vaccin Pfizer (80 % des plus de 60 ans, 40 % de la population), on observe une diminution des cas y compris chez les personnes non vaccinées. Cette diminution du nombre de cas est probablement liée à la forte efficacité du vaccin pour prévenir les formes asymptomatiques et, donc, pour empêcher la transmission du coronavirus par les personnes vaccinées.
 
Sources
Les premières évidences d’un effet de la vaccination sur l’évolution de la pandémie, 2021
Des premiers indices suggèrent que les vaccins contre le Covid-19 bloquent la transmission du virus, Pour la Science, 24 février 2021
Sur les résultats israéliens, Revue médicale suisse, 2021
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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