Au début de la pandémie de Covid-19, des scientifiques ont exprimé leur inquiétude sur la protection immunitaire à la suite d’un épisode de cette maladie. Aujourd’hui, avec presqu’un an de recul, il est possible de dire que les personnes qui ont souffert de Covid-19, confirmée par un test virologique (test PCR), bénéficient d’une protection contre ce coronavirus.
Cette protection est assurée par des anticorps (des protéines immunitaires qui reconnaissent le virus) et des globules blancs spécialisés (ce qu’on appelle l’immunité « cellulaire »). La concentration du sang en anticorps diminue avec le temps, mais l’immunité cellulaire semble persister sans diminution.
Il est bien sûr trop tôt pour connaître précisément la durée de cette protection : nous n’avons même pas un an de recul. Mais les études qui se succèdent semblent indiquer qu’elle dure au moins 6 mois, voire 9 mois. Si l’on prend pour modèle l’immunité contre d’autres coronavirus humains, il est raisonnable de tabler sur la présence d’anticorps pendant un an (beaucoup plus longtemps pour l’immunité cellulaire). Cette durée est, semble-t-il, proportionnelle à la sévérité des symptômes observés : les patients ayant eu une forme sévère pourraient être protégés plus longtemps.
Néanmoins, il existe des cas de réinfections chez des personnes qui ont été malades. Dans certains cas, il s’agit plutôt de réactivation d’un virus qui est resté dormant chez le patient. Mais dans d’autres cas, on a la preuve (génétique) que la réinfection est due à une souche différente de coronavirus. Ces « vraies » réinfections ont plutôt été observées chez des personnes qui avaient fait une forme légère de la maladie, mais pas seulement. Ainsi, dans certains cas rares, l’immunité issue de la première infection n’est pas suffisante. Il est probable que, dans les mois qui viennent, il y ait de plus en plus de cas de réinfections décrits par les médecins, avec la diminution de la concentration du sang en anticorps chez les personnes qui ont déjà eu la Covid-19. Mais ces réinfections devraient être moins sévères (grâce à l’immunité cellulaire).
Parce que la grande majorité des personnes qui ont eu la Covid-19 sont immunisées, les autorités sanitaires recommandent de ne pas vacciner ces personnes, au moins pendant les 3 mois qui suivent la guérison.
Sources
Deux articles (sur l'immunité et sur la persistances des anticorps neutralisants) sur ce que l’on sait de l’immunité contre la Covid-19, 2020
Attention
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