Non, et cela sera difficile à prouver.

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Le rôle des surfaces contaminées par le coronavirus dans la transmission de cette maladie fait actuellement l’objet de débats acharnés au sein de la communauté scientifique.

Au début de l’épidémie, les autorités de santé ont supposé, en l’absence de données scientifiques sur cette nouvelle maladie, qu’elle pouvait se transmettre de la même manière que la grippe, par des contacts avec des surfaces contaminées, puis en portant ses doigts aux yeux, au nez ou à la bouche. Avec un recul de quelques mois et les travaux menés par les scientifiques sur ce virus, l’importance de ce mode de contamination (dit « manuporté », « porté par les mains ») paraît moins essentiel qu’envisagé au début de la maladie.
Premier élément de confusion : on ne sait pas vraiment la durée de vie du coronavirus sur les surfaces. Des études ont été faites mais avec des doses de virus plus élevées que celles présentes dans les particules de sécrétions respiratoires ou de salive. De plus, ces études ont recherché la présence de l’ARN du virus (ses gènes), mais cela ne dit pas s’il s’agit de virus complet (et infectieux) ou de morceaux de virus (inoffensifs). On parle de quelques heures de survie, mais ces données restent assez vagues.

Deuxième élément de confusion : dans les foyers épidémiques de Covid-19 (« clusters », là où il y a beaucoup de cas), il est impossible de distinguer si les personnes ne sont infectées en touchant des surfaces ou en respirant (puisqu’on fait généralement les deux). Dans certains cas, la contamination par voie aérienne semble principalement être en cause (cas des chorales qui ont respecté les gestes barrières, par exemple). Mais comment éliminer la possibilité d’un contact avec des surfaces contaminées ?

Troisième élément de confusion : le port du masque, efficace pour limiter la transmission, agit à la fois en limitant la transmission par voie aérienne, mais aussi en limitant la production de particules de sécrétions qui pourraient souiller les surfaces environnantes.
On voit donc qu’il est difficile de se prononcer aujourd’hui sur l’absence de rôle des surfaces contaminées dans la transmission de la Covid-19. Les scientifiques chinois qui ont analysé des centaines de clusters apparus dans des lieux fermés penchent pour un rôle très limité des contaminations par le biais des surfaces (pas plus de 10 % des cas), et donc un rôle prépondérant de la contamination par voie aérienne. Mais il est trop tôt pour affirmer cela de manière suffisamment catégorique pour ne plus avoir à respecter les gestes barrières.
 
Sources
L’étude chinoise sur l’analyse des clusters dans des lieux fermés, 24 avril 2020
Un article de synthèse sur ce que l’on sait des modes de transmission du coronavirus, 18 mai 2020
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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