Oui, mais le pourcentage minimal d’installation pour être utile varie selon le contexte.

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StopCovid est une application mobile destinée à nous avertir d'un éventuel contact avec une personne infectée, dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Son but est d’alerter et identifier les personnes qui ont été récemment en contact avec une personne reconnue comme infectée par le coronavirus. Personne ne prétend qu’elle suffise à contrôler la transmission du coronavirus, mais elle pourrait y contribuer.
Par « en contact », on entend avoir été à moins d’un mètre de distance pendant 15 minutes. L’application ne distingue pas les contacts protégés (masques, visières, écrans de plexiglas, par exemple) de ceux qui ne l’ont pas été.
Quel pourcentage de la population devrait être équipé de StopCovid pour que cette application ait une utilité dans le contrôle de la pandémie ? Deux nombres ont circulé : selon une étude de modélisation menée par des chercheurs d’Oxford, le pourcentage minimal est de 56 % de la population (80 % des propriétaires de smartphones) ; pour le Secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O, 10 % suffisent pour commencer à voir un effet. Pourquoi cette différence ?
Dans le premier cas, les chercheurs d’Oxford évoquent le pourcentage dans la population totale. Dans le second, le Secrétaire d’État fait référence à un bassin de population dense (comme les métropoles). De fait, l’application StopCovid est plus pertinente pour les personnes urbaines qui ont de nombreux contacts que pour les populations rurales qui ne croisent qu’un nombre limité de personnes. Pour cette raison, en zone urbaine, un plus petit pourcentage d’installation est théoriquement plus efficace qu’en zone rurale.
Pour essayer d’y voir plus clair sur le sujet de l’efficacité de ces applications, il est possible de se pencher sur les expériences de type StopCovid menées à l’étranger. Par exemple, en Australie, l’application CovidSafe, similaire à StopCovid, est proposée depuis un mois et a été téléchargée par 25 % de la population. En un mois, elle n’a permis de détecter qu’un seul cas.

En Islande, l’application de traçage Rakning-19 a été téléchargée par 38 % de la population. Après un mois, les autorités de santé ont déclaré que « Rakning s'est avérée utile dans quelques cas, mais n'a pas changé la donne pour nous. » À Singapour, l’application TraceTogether, chargée par 25 % de la population, a été inefficace à contrôler l’épidémie et un confinement général a été instauré. À l’heure où nous écrivons ces lignes, environ 1 million de Français ont installé StopCovid sur leur smartphone.
En conclusion, si le principe des applications de traçage est intéressant, leur efficacité n’est pas prouvée lorsque leur installation est laissée au bon vouloir des propriétaires de smartphones. Par ailleurs, il est important de rappeler que, en France, seulement 80 % des personnes disposent d’un smartphone. Ce pourcentage chute à 44 % chez les personnes âgées de plus de 70 ans, les plus vulnérables face aux formes sévères de Covid-19.
 
Sources
L’étude de modélisation de l’Université d’Oxford, 16 avril 2020
Un article sur l’application islandaise, 13 mai 2020
La page internet où télécharger l’application StopCovid
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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