Dès le mois d’avril, le président de la République malgache a vanté les bénéfices d’une plante, Artemisia annua, contre la Covid-19. L’armée malgache en a distribué dans certaines villes. Cette plante est bien connue car elle sert à la production d’une substance, l’artémisine, qui est utilisée dans la lutte contre le paludisme, en association avec d’autres médicaments.
Artemisia annua est utilisée en médecine traditionnelle chinoise. Elle avait été proposée comme traitement lors de l’épidémie de SRAS (une cousine proche de la Covid-19) en 2003. Mais aucune étude n’a été menée à cette époque, la maladie ayant disparu avant que ces études puissent avoir lieu. Elle a naturellement été proposée dans le traitement de la Covid-19 et quelques études d’efficacité sont en cours en Chine, en Allemagne et en République démocratique du Congo.
Pour l’instant, aucun résultat de ces études n’a été publié et nous ignorons si Artemisia annua est efficace contre la Covid-19. Le 4 mai 2020, l’Organisation mondiale de la santé a publié un communiqué pour rappeler que cette plante n’avait fait l’objet d’aucune étude scientifique et qu’il était bien trop tôt pour la proposer comme traitement.
Un mouvement existe à travers le monde qui promeut les tisanes d’Artemisia annua pour prévenir le paludisme dans les régions où sévit cette maladie. L’Organisation mondiale de la santé a mis en garde contre cet usage sous forme de tisane car son efficacité contre le paludisme n’a pas été prouvée. De plus, elle craint qu’un usage étendu de cette plante puisse provoquer l’apparition de paludisme résistant à l’artémisine. Ce type de résistance existe déjà en Asie du Sud-Est.
Sources
Un décodage du quotidien Le Monde sur Artemisia annua dans le traitement de la Covid-19
Le communiqué de l’Organisation mondiale de la santé, 4 mai 2020
Le guide de l’Organisation mondiale de la santé sur l’usage des tisanes d’Artemisia annua, 2020
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