Cette technique est largement utilisée en médecine et s’appelle… la vaccination ! En injectant soit du virus vivant légèrement défectueux (« atténué »), soit des morceaux de virus choisis pour leur capacité à stimuler l’immunité, il est possible de nous protéger contre de nombreuses infections virales : rougeole, oreillons, hépatites A et B, poliomyélite, etc. Le vaccin déclenche la production d’anticorps qui nous protègent.
Dans le contexte de la COVID-19, plusieurs candidats vaccins sont en cours d’évaluation mais cela prendra des mois, voire des années. En effet, les vaccins contre les coronavirus ont une particularité : dans certains cas, ils déclenchent la production d’anticorps dits « facilitants » qui, à l’inverse des autres anticorps, peuvent aggraver la maladie lors d’une contamination. Cette particularité a été observée avec plusieurs vaccins contre les infections à coronavirus chez les animaux (et utilisant des virus atténués).
De plus, il n’est pas du tout certain que les anticorps soient la meilleure défense contre les coronavirus (même si on sait qu’ils contribuent à nous protéger). En effet, les anticorps ne sont pas notre seule immunité. Il existe également des cellules immunitaires qui combattent les infections, sans passer par les anticorps. Cette immunité dite « cellulaire » semble importante dans la réaction du corps face au coronavirus. Malheureusement, on se sait pas encore faire de vaccins qui stimuleraient cette immunité cellulaire. C’est pour cette raison qu’on ne dispose toujours pas de vaccins contre le VIH/sida, l’hépatite C, le chikungunya, le paludisme, etc., des maladies où l’immunité cellulaire est la clé de voute de nos défenses.
La recherche continue sur la COVID-19, mais il est peu probable qu’un vaccin vienne rapidement résoudre la crise actuelle.
Sources
Un article faisant le point sur le développement des vaccins dans les infections à coronavirus et la COVID-19, 14 avril 2020
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