Non, mais la pollution de l’air pourrait augmenter la vulnérabilité aux formes sévères.

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Lorsqu’on parle de région particulièrement touchée par la COVID-19, on se réfère au nombre de cas pour 100 000 habitants, pour neutraliser les effets d’une population plus dense. Avec cette définition, les trois régions les plus touchées sont la région Grand-Est, la région Île-de-France et la région Hauts-de-France.
Les épidémiologistes s’accordent à dire que ces régions sont particulièrement touchées du fait de l’existence de « clusters », c’est-à-dire de l’apparition soudaine d’un nombre important de cas connectés les uns aux autres. Par exemple, dans la région Grand Est, c’est le rassemblement religieux évangélique de 2 000 personnes qui s’est tenu à Mulhouse du 17 au 24 février qui est le cluster qui a enflammé la région. En région Hauts-de-France, il s’agit probablement du cluster autour d’une base militaire de Creil, dans l’Oise. En région Île-de-France, les choses sont moins claires, la région parisienne étant une région extrêmement visitée par des personnes de la France entière, du fait de la forte centralisation de notre pays.

Il existe de nombreuses données sur le rôle négatif de la pollution atmosphérique dans la sensibilité aux infections respiratoires. Par exemple, avec le SRAS, en 2003, une étude chinoise avait montré que les régions les plus polluées de Chine étaient aussi celles avec le plus grand nombre de cas graves de SRAS (mais cette observation concomitante n’explique pas, ni ne prouve, un lien entre les deux).
Certains scientifiques ont émis l’hypothèse que les particules fines pourraient servir de vecteur transportant les virus, mais cela n’a jamais été formellement démontré. Le consensus scientifique porte plutôt sur une fragilisation des voies respiratoires par la pollution atmosphérique qui augmenterait la vulnérabilité aux virus respiratoires acquis par les voies de transmission habituelles (gouttelettes sur les mains et les objets).

Fin mars, en France, des pics locaux de pollution, au-delà des limites légales, ont été observés dans différentes régions du fait des épandages agricoles de fertilisants et de la météo de type anticyclonique. Les régions Grand Est et Île-de-France ont été touchées par ces pics, mais également d’autres régions où le nombre de cas ne semble pas avoir augmenté pour autant. Atmo France, le regroupement de l’ensemble des organismes de surveillance de la qualité de l’air, a publié un point sur tous ces pics locaux de pollution et sur l’impact de la pollution sur la COVID-19 (en lien ci-dessous).
En conclusion, il est possible que les pics de pollution rendent la population locale plus sujette à des formes sévères de COVID-19, mais il reste à prouver que les particules fines puissent accélérer la dissémination du coronavirus.
 
Sources
« Interactions entre COVID-19 et qualité de l’air », Atmo France
L’étude chinoise sur les liens entre pollution atmosphérique et sévérité des cas de SARS, 2003
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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