À ce jour, il existe 4 hypothèses qui ne s’excluent pas mutuellement.

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Il existe quatre hypothèses concernant le faible nombre d’enfants souffrant de COVID-19. Rappelons que les enfants s’infectent tout aussi facilement que les adultes, mais expriment moins, ou moins sévèrement, la maladie.
 
Hypothèse 1 : leur système immunitaire n’est pas encore suffisamment mûr
Pour souffrir de symptômes de COVID-19, il est nécessaire que le système immunitaire réagisse puissamment contre l’infection (d’où, par exemple, la fièvre). Plus cette réaction est intense, plus la maladie se traduit par des symptômes sévères. Dans les cas les plus sévères, chez les adultes, on observe même une réaction immunitaire anormalement intense, hors de proportion, le « choc cytokinique », qui peut avoir de graves conséquences.
On sait, dans le contexte d’autres maladies, que le système immunitaire des enfants n’est pas encore équipé des mécanismes responsables de ce type de réaction intense. Ce qui les protègerait des formes sévères.
 
Hypothèse  2 : le rôle protecteur de l’interleukine 10
Selon d’autres experts, face à une infection comme celle due au coronavirus, le système immunitaire des enfants réagirait en produisant un messager chimique, l’interleukine 10, qui tend à réduire la réponse immunitaire. Cette particularité aurait pour effet, de nouveau, de les protéger contre les réactions immunitaires intenses et, donc, contre les formes sévères de la maladie.
 
Hypothèse 3 : ils sont exposés à de très nombreux coronavirus
Certains scientifiques font remarquer que l’enfance est une période de grande exposition à de très nombreux virus, dont des coronavirus différents de celui de la COVID-19, généralement responsables de rhinopharyngites chez les enfants. De ce fait, il est possible que l’immunité récemment déclenchée par ces rhinopharyngites puisse contribuer à limiter les effets de l’infection par le coronavirus SARS-CoV-2, même si cette immunité n’est pas parfaitement adaptée à ce nouveau virus.
 
Hypothèse 4 : les cellules respiratoires des jeunes enfants ne sont pas faciles d’accès pour le coronavirus
Pour pénétrer dans une cellule respiratoire, un coronavirus doit s’attacher à une protéine qui se trouve dans la membrane de cette cellule, le récepteur à l’ACE2. La membrane des cellules respiratoires des très jeunes enfants ne contient que très peu de ces récepteurs, ce qui complique la tâche au coronavirus et réduirait son pouvoir infectant.
 
Il est probable que ces 4 hypothèses agissent ensemble pour réduire le nombre de cas symptomatiques chez les enfants. Néanmoins, les enfants ne sont pas complètement protégés et des cas sont régulièrement signalés, en particulier chez des enfants qui souffrent d’autres maladies.
 
Sources
« Coronavirus COVID-19 », Société française de pédiatrie, 26 mars 2020
« Coronavirus et COVID-19 », Inserm, 6 avril 2020
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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