Les données préliminaires sont rassurantes, mais la grossesse expose à un risque plus élevé de complications.

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Une remarque avant de répondre à votre question : la COVID-19 est une maladie récente et, de ce fait, nous n’avons de recul que sur un éventuel impact pendant les derniers mois de la grossesse. Certains virus, par exemple celui de la rubéole, sont connus pour leurs effets négatifs sur l’embryon au cours des premières semaines de grossesse. Mais, à l’heure actuelle, cela reste de la spéculation théorique dans le domaine de la COVID-19 et aucun signalement d’effet précoce n’a été fait. Nous ne répondrons donc que sur les 3 derniers mois de la grossesse.
À ce jour, deux articles scientifiques ont été publiés sur la COVID-19 pendant la grossesse. Le premier porte sur 9 femmes, âgées de 26 à 40 ans, infectées au 3e trimestre de grossesse, sans autre maladie. Les symptômes étaient les mêmes que chez l’ensemble des patients. Des signes de souffrance du fœtus (manque d’oxygène) étaient notés dans 2 cas. Dans les 9 cas, l’accouchement s’est fait par césarienne avec une guérison rapide de la mère et sans impact sur les nouveau-nés (qui n’étaient pas infectés).
Le deuxième article concerne également 9 femmes enceintes (dont une attendait des jumeaux). Les signes de souffrance du fœtus étaient présents dans 6 cas sur 9. Dans 7 cas sur 9, une césarienne a été effectuée (dans 6 de ces cas, les nouveau-nés étaient de ce fait prématurés). Tout s’est bien passé par la suite, sans infection des enfants.
Ces articles sont rassurants mais ils ne concernent que des femmes sans autre maladie hors COVID-19. Le risque de complications est plus élevé chez celles qui souffrent d’une maladie chronique, en particulier respiratoire, ou qui souffrent d’obésité. Nous n’avons pas de données publiées sur ce type de situations.
Parce que la grossesse est une situation particulière, toutes les femmes enceintes sont considérées à risque de complications pour la COVID-19 et sont suivies de manière rapprochée. Cette précaution repose sur l’expérience acquise avec les autres infections à coronavirus (SARS et MERS). Elles doivent donc strictement respecter les consignes de protection.
Signalons qu’à ce jour il n’existe qu’un seul cas, encore en partie incertain, d’une transmission du SARS-CoV-2 de la mère à l’enfant avant la naissance. L’enfant est né avec des anticorps qui ne peuvent pas avoir été fabriqués par la mère, mais sans héberger le virus. Il se porte bien.


Sources
« Avis du Haut conseil de la santé publique sur la prise en charge des patients atteints de COVID-19 », 23 mars 2020
« Questions / Réponses sur la COVID-19, la grossesse, l’accouchement, l’allaitement », Organisation mondiale de la santé, 18 mars 2020
Le signalement d’un nouveau-né possiblement en contact avec le coronavirus avant la naissance, Journal of the American Medical Association, 26 mars 2020
Un article scientifique (en anglais) sur ce que l’on sait de l’effet des infections à coronavirus sur la grossesse, American Journal of Obstetrics and Gynecology, 24 février 2020
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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