La question des rechutes dans la COVID-19 est une question complexe. Par « rechute », on entend un retour des symptômes après une amélioration significative, voire une disparition des symptômes. Des cas de rechutes ont effectivement été observés, mais ils restent anecdotiques. Dans la très vaste majorité des cas, les personnes atteintes de COVID-19 guérissent sans rechute.
Les quelques cas de rechute qui sont décrits dans les articles scientifiques concernent tous des patients qui avaient hospitalisés avec des formes sévères de la maladie, donc plutôt des personnes âgées ou souffrant d’autres maladies. Chez ces personnes, les symptômes sont revenus après une amélioration significative, voire une sortie de l’hôpital.
Ce qui est fréquemment décrit, et de nombreux témoignages de patients vont dans ce sens, c’est que la COVID-19 peut évoluer « en montagnes russes » : une amélioration suivie de l’intensification des symptômes, suivie d’une nouvelle amélioration, etc. Mais, dans ce cas de figure, il est exceptionnel que les symptômes disparaissent complètement entre deux poussées.
La grippe saisonnière peut également évoluer de cette manière chez certaines personnes, avec ce que les médecins appellent le « V grippal ». Le V représente visuellement l’évolution de la température pendant la grippe : elle descend avec l’amélioration des symptômes, puis elle remonte (avant de se normaliser), ce qui fait craindre une rechute. Ce V peut être le signe d’une surinfection bactérienne. Aucune étude scientifique n’a formellement confirmé l’existence d’un V lors de COVID-19, mais cela reste possible (et décrit par certains patients).
Attention, dans certains cas présentés comme « rechutes », le coronavirus était de nouveau détectable dans les fosses nasales 10 jours après avoir disparu mais en l’absence de retour des symptômes. Ce n’est donc pas une rechute à proprement parler. Ce retour du virus chez des patients guéris pose surtout des questions sur la validité du test qui avait mené à la conclusion de sa disparition.
Par ailleurs, une étude récente sur des macaques expérimentalement infectés par le coronavirus SARS-CoV-2 a clairement montré que, après leur guérison, il n’est plus possible de provoquer une nouvelle COVID-19 en leur administrant du coronavirus. Ces résultats semblent confirmer le fait que les personnes guéries de la COVID-19 sont efficacement immunisées contre une réinfection.
Sources
Un article sur la progression typique des cas de COVID-19, 17 mars 2020
Un rapport sur un cas de retour du coronavirus dans les fosses nasales, 20 mars 2020
Sur le V grippal
L’étude sur la réinfection de singes macaques immunisés, 13 mars 2020
Attention
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