La créatine est une substance composée de 3 acides aminés. Dans le muscle, elle est transformée en phosphocréatine pour fournir de l’énergie lors d’efforts brefs et intenses (pendant les 10 premières secondes). Les besoins du corps sont de 1,5 à 3 grammes par jour ; ils sont habituellement couverts par la créatine que produisent le foie, le pancréas et les reins, et par celle qu’apporte l’alimentation, en particulier les viandes et les poissons.
Certains sportifs ont recours à des compléments de créatine en espérant augmenter leur force et leur volume musculaire. De fait, plusieurs études ont montré que l’ingestion de créatine s’accompagne parfois d’une augmentation de la capacité à répéter des exercices musculaires brefs et intenses.
Les autorités sanitaires européennes ont reconnu en 2017 qu’une consommation quotidienne de 3 grammes de créatine pouvait renforcer la musculature des personnes âgées de plus de 55 ans pratiquant au moins 3 fois par semaine un sport de résistance (efforts courts, intenses et répétés), par exemple la musculation. Mais elles ont interdit les allégations portant sur l'endurance ou le volume musculaire, du fait de l’absence de preuves d’efficacité.
La prise de compléments de créatine ne serait pas sans danger, en particulier pour l’intestin et les reins. Elle ne doit être utilisée ni par les femmes enceintes, ni par celles qui allaitent, ni par les enfants ou les adolescents, ni par les personnes qui souffrent de problèmes de rein.
Ses éventuels effets indésirables sont les nausées, les diarrhées et les maux de ventre. Les deux premières semaines de prise s’accompagnent souvent d’un gain de poids de 500 grammes à 2 kilos, probablement lié à une accumulation d’eau dans le corps.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail), dans son avis sur les compléments alimentaires destinés aux sportifs, signale deux cas de toxicité sévère avec des produits contenant de la créatinine. Un cas d’hépatite a été rapporté chez un adolescent de 17 ans, 3 mois après avoir débuté la consommation de 3 produits destinés aux sportifs recherchant un développement musculaire. Ces produits contenaient de la créatine, des acides aminés et de la L-carnitine avec des protéines de lactosérum. Néanmoins, la substance à l’origine de l’hépatite toxique n’a pas pu être identifiée. Un cas similaire a été rapporté chez un homme de 27 ans qui a présenté une jaunisse après avoir consommé de la créatine pendant 8 à 9 mois, ainsi que des protéines de lactosérum 4 semaines avant le développement des symptômes.
Sources
Les allégations autorisées et interdites par les autorités sanitaires européennes, EFSA, 2019
« Les compléments alimentaires destinés aux sportifs », Anses, novembre 2016
Attention
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