Non, ni les accidents cardiovasculaires.

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Depuis quelques années, le sujet du lien entre taux sanguin de vitamine D (plus correctement appelée vitamine D3) et prévention des cancers est au centre de nombreuses études.
 
Au départ, il y a un faisceau d’observations recueillies sur plusieurs années et dans plusieurs pays :
  • la vitamine D régule la croissance et la différenciation de nombreuses cellules, normales ou cancéreuses (la vitamine D interagit avec plus de 200 gènes impliqués dans le développement des tumeurs) ;
  • la vitamine D inhibe la transformation des cellules normales en cellules cancéreuses, ralentit la multiplication des cellules cancéreuses, et tend à déclencher leur mort programmée (études sur des cellules de cancer du sein, de la prostate, du pancréas, du côlon, de la peau, etc.) ;
  • les femmes qui ont un taux sanguin de vitamine D supérieur à 30 ng/ml ont un risque de cancer du sein diminué de 27 % comparé aux femmes qui ont moins de 20 ng/ml ;
  • plusieurs études ont montré un risque diminué de cancer du côlon (intestin) chez les personnes qui ont des taux sanguins de vitamine D plus élevé que la moyenne, mais d’autres études n’ont pas trouvé cette association. Idem pour le cancer de la prostate.
Ces observations ne signifient pas que la vitamine D puisse protéger du cancer. En effet, les taux élevés de vitamine D peuvent simplement signaler des habitudes de vie (alimentation diversifiée, exposition régulière au soleil, par exemple) qui réduisent le risque de cancer.
Pour savoir si la vitamine D a un effet sur la prévention des cancers, il fallait une étude clinique de grande taille, comparant l’administration quotidienne de vitamine D à celle d’un placebo, pendant suffisamment longtemps pour qu’on puisse comparer statistiquement le nombre de cancers apparaissant dans chacun des groupes.
 
Cette étude, appelée VITAL, a été menée et ses résultats ont récemment été publiés.
Dans cette étude, 25 871 participants américains âgés de plus de 50 ans (hommes) ou plus de 55 ans (femmes) ont reçu de la vitamine D (2000 UI par jour) ou un placebo pendant 5,3 ans en moyenne (entre 3,8 et 6,1 années selon les participants).
Malheureusement, l’administration quotidienne de vitamine D n’a eu aucun effet sur le nombre de cancers (793 sous vitamine D contre 824 sous placebo), ni d’ailleurs sur le risque cardiovasculaire (396 événements ou décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou AVC sous vitamine D contre 409 sous placebo). Lorsque les différents types de cancer ont été étudiés séparément (sein, prostate, colorectal), les mêmes résultats ont été observés.
 
Donc, à ce jour, il est impossible de recommander une supplémentation en vitamine D pour réduire le risque de cancer. Il pourrait être intéressant de refaire une étude similaire à l’étude VITAL, mais en commençant la supplémentation en vitamine D chez des patients plus jeunes.
 
Sources
Une synthèse des connaissances sur les liens entre vitamine D et cancer, Cancer Environnement, Centre Léon Bérard, 2017
http://www.cancer-environnement.fr/531-Vitamine-D-et-cancer.ce.aspx
 
Les résultats de l’étude VITAL, 2018
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1809944
 
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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