Les bisphosphonates sont des médicaments de l’ostéoporose qui ont la particularité de se fixer dans les os de manière durable pour empêcher leur destruction. Ils ont montré leur efficacité pour réduire le risque de fracture des vertèbres et de la hanche chez les femmes à risque élevé de fracture.
Votre question fait la confusion entre les bisphosphonates et un autre médicament de l’ostéoporose, le désonumab (XGEVA ou PROLIA), un anticorps monoclonal qui, injecté tous les 6 mois, peut également réduire le risque de fractures chez les personnes qui souffrent d’ostéoporose.
Lorsqu’un traitement par désonumab est arrêté, il se produit dans les os un rebond du remodelage osseux qui, après quelques mois à un an, semble augmenter le risque de fracture osseuse. Pour cette raison, l’arrêt du désonumab s’accompagne d’une prescription d’un biphosphonate puissant (alendronate ou zolédronate) pendant au moins 2 ans, afin de contrôler ce risque de fracture.
Les bisphosphonates ont la particularité de se fixer dans les os de manière extrêmement durable (parfois pendant plus de 10 ans). Ainsi l’arrêt du traitement n’expose pas un effet rebond comme celui observé avec le désonumab, puisque le médicament reste présent pendant longtemps dans les os.
Diverses études cliniques ont été menées chez des personnes qui, après 3 à 5 ans de traitement par bisphosphonates, ont arrêté ce traitement. Par exemple, l’étude VERT-NA, chez des personnes traitées par risédronate pendant au moins 3 ans, a montré que l’effet protecteur de ce médicament subsiste au moins une année après la fin du traitement. Idem avec le zolédronate (étude HORIZON). Ces études ont amené les médecins spécialistes à envisager des périodes sans traitement entre deux cures (des « vacances thérapeutiques » de 2 à 3 ans entre des cures de 3 à 5 ans). Des études sont en cours pour évaluer la validité de cette stratégie.
Sources
Un article sur les conséquences de l’arrêt du désonumab, 2019
Un article sur la durée des effets des bisphosphonates, 2013