Boire des bières dites « sans alcool » peut sembler une bonne idée pour les femmes enceintes. Néanmoins, cela n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Légalement, une bière peut se dire « sans alcool » tant que sa concentration en éthanol est inférieure à 1,2 % (1,2 degré). En général, ces bières en contiennent entre 0,3 et 0,5 %. Certaines sont réellement sans alcool (avec un procédé de fabrication particulier), mais cette différence n’est pas toujours mentionnée sur l’étiquette. Boire ce type de bière expose donc le fœtus à l’alcool à petites doses, certes, mais la toxicité de l’alcool n’exige pas de fortes doses pour entraîner des malformations chez le fœtus.
De plus, pour compenser la perte de goût liée à la désalcoolisation, les bières dites « sans alcool » contiennent jusqu’à deux fois plus de sucre que les bières alcoolisées. Elles sont donc considérablement plus caloriques. La consommation de fortes quantités de sucre, en particulier sous forme liquide, est déconseillée pendant la grossesse, en particulier bien sûr chez les femmes qui souffrent de diabète gestationnel. Cette précaution vaut également pour les sodas sucrés ou les jus de fruits les plus sucrés (ceux à base de jus de pomme ou jus de raisin).
En conclusion, boire de la bière dite « sans alcool » n’est pas une bonne idée pendant la grossesse, ni pendant l’allaitement (même si le houblon a la réputation d’augmenter la production de lait maternel). La toxicité de l’alcool sur le fœtus et le nourrisson s’exerce dès le premier gramme d’éthanol.
Sources
Le décret définissant les bières « sans alcool », 2017
« Alcool et grossesse », Alcool-Info-Service
« Grossesse et alcool : une consommation risquée pour la santé du fœtus », Santé publique France, 2018