Uniquement s’il n’est pas possible de l’isoler.

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Depuis quelques semaines, les médias relaient la découverte de cas de variole du singe chez des personnes dans divers pays. Cette maladie infectieuse, surtout présente en Afrique centrale et de l’ouest, est mal nommée. Les singes y sont sensibles, comme nous, mais ils ne constituent pas le réservoir de ce virus : ce sont plutôt les rongeurs qui en sont la source principale. On devrait parler de variole des rongeurs.
La précédente épidémie hors d’Afrique, qui a eu lieu aux États-Unis en 2003, était liée à l’importation de cricétomes des savanes infectés (Cricetomys gambianus, un rat géant qui peut peser jusqu’à 2 kg) qui ont ensuite contaminé toutes sortes de rongeurs vendus comme animaux de compagnie : souris, rats, hamsters, chinchillas, etc.
 
À la suite de la découverte de cas de variole du singe en Europe, le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) a publié des recommandations. Dans celles-ci, le Centre précise : « Les autorités de santé publique doivent collaborer avec les autorités vétérinaires pour s'assurer que les capacités sont en place pour la mise en quarantaine et le dépistage des mammifères de compagnie qui ont été exposés ou risquent d'être exposés au virus de la variole du singe (c'est-à-dire les animaux de compagnie d’un cas ou d’un contact proche d'un cas).
Les rongeurs de compagnie doivent idéalement être mis en quarantaine dans des installations surveillées qui respectent les règles d'isolement respiratoire (par exemple un laboratoire) et de bien-être animal (par exemple des installations gouvernementales, des chenils ou des organisations de protection des animaux) et être soumis à un test (par PCR) de dépistage de l'exposition avant la fin de la quarantaine. L'euthanasie doit être un dernier recours réservé aux situations où les tests et/ou l'isolement ne sont pas réalisables.
Les autres espèces de mammifères de compagnie peuvent être isolées à la maison si les conditions de bien-être animal le permettent (par exemple, disponibilité d'un espace extérieur clos pour les chiens, contrôles vétérinaires réguliers pour évaluer l'état de santé, interdiction d'accès aux visiteurs, interdiction de quitter le domicile). »
 
En conclusion, l’euthanasie des rongeurs de compagnie doit rester une exception réservée aux cas où leur mise en isolement n’est pas possible.
 
Sources
Les recommandations de l’ECDC sur la variole du singe, 2022 (voir page 9)
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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