Une étude récente vient de le mettre en évidence, en particulier pour les masques tissés.

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Le dioxyde de titane (additif alimentaire E171) est utilisé dans de nombreux domaines (alimentation, cosmétiques, pigments des peintures, etc.), notamment pour son caractère colorant blanc opaque. Il se présente, au moins partiellement, sous forme de particules nanométriques. En avril 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu un avis actualisé sur le E171. Selon elle, il n’était pas possible de dire, de manière certaine, que le E171 est sans danger.

De plus, en 2017, le Comité d’évaluation des risques de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) a conclu que le dioxyde de titane sous toutes ses formes devrait être classé comme cancérogène suspecté pour l’homme lorsqu’il était inhalé (risque de cancer du poumon). À partir de l’été 2022, les produits alimentaires en vente dans l’Union européenne ne contiendront plus de dioxyde de titane.
En février 2022, une étude belge est parue dans la revue scientifique Nature, qui a étudié la présence de nanoparticules de dioxyde de titane dans 12 masques chirurgicaux différents, destinés au grand public. Selon le masque étudié, la quantité de dioxyde de titane variait fortement, de 0,8 à 152 mg par masque. Les masques tissés à partir de fibres de polyester ou de polyamide contenaient 10 fois plus de titane que ceux fabriqués à partir de matériel non-tissé.

Pour essayer d’évaluer si ces quantités posaient un problème sanitaire, les auteurs de l’étude ont appliqué les règles de l’Anses. Selon eux, « un risque sanitaire ne peut être exclu pour la plupart des masques examinés en cas d'utilisation intensive. » Ils modèrent leurs propos en expliquant que « l'approche appliquée peut surestimer les risques sanitaires en raison des hypothèses conservatrices d'exposition par inhalation. » Cependant, selon eux et pour certains masques, « la quantité de dioxyde de titane est si élevée qu'un risque pour la santé ne peut être exclu, même si seule une petite fraction des particules de dioxyde de titane est libérée et inhalée. » Pour conclure, ils conseillent aux autorités sanitaires européennes « d'émettre des normes de précaution pour limiter la présence de particules de dioxyde de titane dans les masques. »

Cette étude est la première et la seule à soulever la question de la présence du dioxyde de titane dans les masques chirurgicaux. D’autres études devraient suivre pour confirmer ou infirmer l’étude belge. En particulier, il reste nécessaire de savoir si le dioxyde de titane présent peut être inhalé et sous quelles conditions d’usage (en particulier en cas d’usage intensif, comme dans le contexte des établissements médicaux).
 
Sources
 
L’étude belge publiée dans Nature, 2022
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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