Le 3 février 2022, un article scientifique publié dans la revue Science a fait le point sur un variant du VIH-1 (le virus responsable du sida) plus virulent que ceux connus jusque-là.
Ce variant a été mis en évidence en 2018 à partir d’une base de données qui recueille les informations génétiques de VIH-1 isolés à travers le monde. Il a attiré l’œil des chercheurs du fait de la présence de mutations inhabituelles sur ses gènes.
Les auteurs de l’étude ont alors cherché à identifier ce variant ailleurs. Dans l’article publié récemment, ils ont identifié 109 personnes infectées par ce variant, quasiment toutes résidant aux Pays-Bas.
En recherchant dans des échantillons de VIH-1 recueillis depuis les années 1980, ils ont pu constater que ce variant a probablement émergé à la fin des années 1980, probablement chez une seule personne (le prélèvement le plus ancien de ce virus date de 1992). Il est devenu de plus en plus fréquent jusqu’à atteindre un pic de fréquence dans les années 2000. Depuis 2010, il est en net recul.
La particularité de ce variant est sa virulence. Les personnes infectées, lorsqu’elles ne reçoivent pas de traitement, ont une quantité de VIH-1 dans le sang 3 à 4 fois supérieure à celle qui est habituellement observée. De ce fait, la chute progressive du nombre de lymphocytes CD4 (des globules blancs), caractéristique de l’infection par le VIH, se fait 2 fois plus rapidement. Heureusement, ce variant est tout à fait sensible aux médicaments qui sont prescrits pour contrôler l’infection par le VIH.
À ce jour, les virologistes n’ont pas réussi à identifier la ou les mutations qui augmentent la virulence de ce variant de VIH-1.
Sources
L’article publié dans la revue Science, 2022
Un commentaire de cette étude qui la remet dans le contexte de l’évolution des virus, 2022
Attention
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