Parmi les facteurs de risque du cancer de l’œsophage, la consommation régulière de boissons très chaudes a été identifiée il y a déjà plusieurs années. Elle a particulièrement été mise en évidence en Argentine, pays où la consommation de maté est importante. Le maté est bu très chaud, à l’aide d’une paille métallique (la « bombilla ») qui permet de boire sans contact avec les lèvres ni l’avant de la langue, donc possiblement à une température supérieure à celle que ce que nous sommes habituellement capables de supporter.
Plusieurs études cliniques ont confirmé l’influence des boissons très chaudes (plus de 60-65°C) sur le risque de cancer de l’œsophage (voir Sources pour un exemple). Par ailleurs, en 2016, une synthèse des connaissances à ce sujet a été publié par 23 scientifiques, sous l’égide de l’Agence internationale de recherche sur le cancer. Ce groupe de travail a conclu que les preuves épidémiologiques concernant les boissons très chaudes et le cancer de l’œsophage chez l'homme se sont renforcées au fil du temps, avec des études qui ont pu mesurer l’effet direct de la température.
De plus, selon ce groupe, « de nouvelles études sur des animaux de laboratoire montrent que l'eau chaude à plus de 65°C peut agir comme un promoteur de tumeurs. Bien que les preuves mécanistiques et autres preuves pertinentes concernant les boissons très chaudes soient peu nombreuses, il existe une plausibilité biologique d'une association entre les boissons très chaudes et les lésions cellulaires (brûlures) et les séquelles qui pourraient conduire au cancer. »
Sur la base de ces considérations et de l'ensemble des preuves, la consommation de boissons à plus de 65°C a été classée par ce groupe comme « probablement cancérogène pour l'homme ».
Pour rappel, les autres facteurs de risque du cancer de l’œsophage sont la consommation de boissons alcoolisées, le tabac, le surpoids et l’obésité, la maigreur, ainsi que certaines maladies génétiques.
Sources
Un exemple d’étude clinique sur ce sujet, 2020
L’analyse du groupe de travail de l’Agence internationale de recherche sur le cancer, 2016
Les facteurs de risque du cancer de l’œsophage, Cancer Environnement
Attention
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