Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui n'est pas contagieuse. Il évolue par poussées dont la fréquence et l'intensité sont imprévisibles. Cette imprévisibilité a amené patients et dermatologues à se poser la question du rôle de l’alimentation dans la survenue des poussées.
À ce jour, seul l’excès de boissons alcoolisées est reconnu comme pouvant déclencher une poussée de psoriasis. D’autres aliments ont été suspectés : les produits laitiers, les aliments contenant du gluten, par exemple. Certains nutriments, comme les acides gras oméga-3 ou la vitamine D, ont eux été suspectés de prévenir les poussées.
Aujourd’hui, il n’existe pas de recommandations nutritionnelles consensuelles autour du psoriasis. Aux États-Unis, le conseil scientifique de la National Psoriasis Foundation a récemment publié un document qui fait le point sur les connaissances sur le sujet, à partir de 55 études cliniques. Selon ce document :
- le contrôle du poids (par une alimentation équilibrée et diversifiée, associée à de l’activité physique régulière) est essentiel pour contrôler les poussées de psoriasis car le surpoids est un facteur aggravant, en particulier dans les plis de peau ;
- chez certains patients, la diminution ou la suppression du gluten dans l’alimentation semble contribuer à prévenir les poussées, mais les preuves sont faibles et il est difficile d’identifier les personnes qui peuvent en bénéficier ;
- pour les personnes qui souffrent de rhumatisme psoriasique, la prévention du surpoids est essentielle. Une supplémentation en vitamine D peut être envisagée chez les personnes qui ont montré, sur une prise de sang, une insuffisance du taux sanguin de cette vitamine.
- les mesures alimentaires ne doivent en aucun cas s’accompagner d’un allègement du traitement médical.
En conclusion, les dermatologues ne penchent pas pour une influence nette de certains aliments sur la survenue de poussées. Si un patient soupçonne un type d’aliment, il peut envisager de le supprimer temporairement en tenant un journal de ses symptômes. Puis de rétablir l’aliment en continuant à suivre ses symptômes. Ainsi, en enchaînant périodes avec et périodes sans, il est parfois possible de se faire une idée plus documentée de sa propre sensibilité à certains aliments. Avant de les supprimer définitivement, mieux vaudra consulter un ou une spécialiste de la nutrition pour savoir comment les remplacer sans entraîner de déséquilibre alimentaire.
Sources
Les recommandations de la National Psoriasis Foundation, 2018
Psoriasis et obésité : un lien ? Association France Psoriasis, 2017
Attention
Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.