Dans les conditions de vie réelle, on n’en sait rien.

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En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié ses conclusions sur les appareils domestiques destinés à purifier l’air intérieur. Ces appareils utilisent diverses techniques de purification : photocatalyse, catalyse, ozonation, ionisation, etc.
Dans son expertise, l’Anses souligne que les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’innocuité en conditions réelles d'utilisation de ces appareils. Elle rappelle par ailleurs que pour réduire l'exposition aux polluants de l'air intérieur, il convient en priorité de limiter la diffusion de polluants (produits de bricolage ou de nettoyage, par exemple), d’aérer et de ventiler régulièrement les espaces intérieurs des maisons.
Si de nombreuses publications scientifiques font état d’une forte diminution des concentrations de polluants grâce à des systèmes photocatalytiques, par exemple, rares sont les études effectuées dans des environnements réels ou dans des conditions s’en rapprochant. Ces résultats expérimentaux positifs ne peuvent donc pas être généralisés à la vie réelle.
De plus, du fait de la dégradation incomplète de certains polluants dans ces appareils, des cas de détérioration de la qualité de l’air intérieur ont même pu être observés, en raison de la formation de substances pouvant présenter davantage d’effets néfastes sur la santé que les substances purifiées !
Enfin, les purificateurs par photocatalyse utilisant des nanoparticules de dioxyde de titane posent question : inhalées, ces nanoparticules augmentent le risque de cancer du poumon.
Pour l’Anses, des recherches complémentaires sur l'émission de nanoparticules dans l'air par les matériaux photocatalytiques, notamment lors de leur vieillissement, sont à conduire, ainsi que des études sur leur innocuité (et celle de tous les types d’épurateur). Par ailleurs, l’Anses demande aux personnes souffrant de troubles respiratoires (asthme, BPCO, par exemple) d’être particulièrement prudents avec ces appareils.
Dans ses conclusions, l’Anses recommande également la mise en place d’une certification des dispositifs d’épuration de l'air intérieur, les essais devant être conduits dans les conditions les plus proches possibles des conditions d'utilisation de ces dispositifs.
 
Sources
L’analyse de l’Anses sur les purificateurs d’air, 2017
Une brochure de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur sur les avantages et inconvénients de l’épuration par photocatalyse, 2012
L’avis actualisé de l’Anses sur le dioxyde de titane, avril 2019
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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