De nombreuses plantes peuvent interagir avec les médicaments anticoagulants, le plus souvent en augmentant leur action et en exposant la personne qui les prend à des hémorragies : ail, curcuma, gingembre, ginkgo, ginseng, éleuthérocoque, kava, fève tonka, saule blanc, etc. De plus, les médicaments et compléments alimentaires contenant du millepertuis sont également contre-indiqués car ils diminuent l’effet anticoagulant et exposent à un risque de thrombose (caillot).
Dans le cas de la mélisse, aucune interaction n’a été signalée.
Ce n’est pas le cas de la réglisse et du soja qui, tous deux, peuvent interagir avec les anticoagulants et augmenter leurs effets. Par exemple, la réglisse contient de l'isoliquiritigénine, une substance qui possède une activité anticoagulante comparable à celle de l’aspirine. Des cas d’augmentation du temps de saignement ont également été signalés chez des personnes consommant du lait de soja. Il est donc préférable d’éviter de prendre de la réglisse et des produits dérivés du soja lorsqu’on prend un traitement anticoagulant.
Rappelons que, lorsqu’on prend un médicament anticoagulant, il est indispensable de ne JAMAIS prendre un produit de phytothérapie ou un complément alimentaire sans en parler à son médecin. Par mesure de sécurité, l’usage de ce type de produit doit s’accompagner d’une mesure de l’INR (International Normalized Ratio, un paramètre qui reflète précisément la fluidité du sang) du patient 3 ou 4 jours après le début du traitement pour s’assurer que ce nouveau médicament n’a pas déséquilibré le traitement anticoagulant. D’où l’importance d’en parler à son médecin AVANT d’avoir recours à des produits à base de plantes.
Sources
NEU, Christian : « Les interactions entre les antithrombotiques et les plantes médicinales », Thèse de pharmacie, 2011
« Le bon usage des médicaments anti-vitamine K », Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, 2012
Attention
Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.