On n’en sait rien, même si cela ouvre des pistes intéressantes.

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Répondre à cette question est complexe. En effet, de quel jeûne parle-t-on ? Un jour de jeûne hydrique (uniquement des boissons non caloriques) par semaine ? Un jeûne à base de jus de légumes pendant une semaine ? Un jeûne de type Ramadan qui dure, selon la saison, entre 11 et 18 heures sans nourriture ni boisson tous les jours pendant un mois ? Un jeûne partiel (seulement la moitié des calories habituellement consommées) pendant des semaines ou des mois ? Il semble évident que ces différents types de jeûne auront des effets différents sur la santé.
De plus, la plupart des études sur les jeûnes ont été menées chez les rongeurs et il est difficile de les généraliser à l’espèce humaine. Chez l’homme, les études menées ont généralement concerné des jeûnes dits « intermittents » (1 ou 2 jours de diète hydrique) ou dits « périodiques » (de plus longues durées avec moins de 1 000 calories par jour). Ces études ont essentiellement été menées chez des personnes en surpoids ou obèses dans une optique d’amaigrissement, ce qui limite leur portée pour la population générale.
Ce que l’on sait, c’est que le jeûne, quel qu’il soit, modifie le métabolisme de notre corps, contraint de trouver son énergie en brûlant des graisses, ce qui entraîne une perte de poids et, peut-être, une réduction du risque de développer une maladie du cœur ou des vaisseaux sanguins. Le jeûne a également un effet sur la composition de notre microbiote (« flore intestinale »). L’impact du jeûne sur le développement de certaines maladies comme le diabète de type 2, la maladie d’Alzheimer ou celle de Parkinson, par exemple, n’a fait l’objet d’aucune étude convaincante chez l’homme.
En ce qui concerne les effets du jeûne sur le développement des cancers, l’Institut national du cancer (INCa) a publié en 2017 un document qui synthétise les connaissances actuelles. Selon l’INCa, les études sur le sujet ne permettent pas de conclure à l’intérêt du jeûne en prévention ou en traitement des cancers. Chez les patients atteints de cancer, la perte de poids et de masse musculaire observée lors de jeûne n’est pas favorable à l’évolution de la maladie.
Rappelons enfin que les résultats d’une étude de restriction calorique menée pendant 25 ans chez les macaques rhésus par le National Institute of Aging (États-Unis) ont montré qu’avoir une alimentation réduite diminue significativement le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers (dont le surpoids est un facteur de risque), mais n’augmente pas la longévité moyenne.
Pour conclure, la plupart des articles scientifiques sur le sujet s’accordent à dire que des études bien menées sur les effets du jeûne chez l’homme seraient très utiles car il existe des signes pointant vers de possibles bénéfices. Mais il est trop tôt pour l’affirmer.
 
Sources
Une synthèse des connaissances sur l’impact des jeûnes sur la santé, 2017
Une synthèse des connaissances sur l’impact des jeûnes sur le métabolisme, 2017
La fiche de l’INCa sur « Jeûne, régimes restrictifs et cancers », 2017
L’étude sur la restriction calorique chez les macaques rhésus, 2012
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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