Mieux vaut les utiliser de manière exceptionnelle, sous contrôle médical.

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De nombreux marques de produits d’hygiène bucco-dentaire proposent désormais des dentifrices contenant du charbon végétal activé. Récemment, divers articles scientifiques ont mis en garde les consommateurs contre ces dentifrices qui pourraient nuire à l’intégrité et à la blancheur de l’émail des dents. L’état des connaissances à ce jour est complexe du fait de la grande variété de dentifrices sur le marché (et leurs compositions respectives).
Pourquoi du charbon végétal activé dans un dentifrice ? Le charbon végétal activé présente de très nombreux orifices microscopiques qui attirent et retiennent de nombreuses substances (toxines, gaz, métaux lourds, alcaloïdes, poisons, etc.) mais aussi des médicaments. Ce phénomène est appelé « adsorption ». Il est utilisé dans divers procédés de filtration de l’eau et de l’air.
Selon les fabricants, dans les dentifrices, le charbon végétal aurait la propriété de blanchir les dents (du fait de son pouvoir abrasif), de lutter contre la mauvaise haleine (en adsorbant les substances malodorantes) et de contribuer à la santé de la bouche en général.
Néanmoins, des cas ont été observés où, après un usage régulier de ce type de dentifrice, les personnes ont constaté une abrasion excessive de l’émail (donnant un aspect terne à leurs dents), voire l’apparition de taches sombres sur la surface de l’émail.
Le problème pour pouvoir tirer une conclusion définitive et négative sur ces dentifrices est qu’il en existe un grand nombre, dont la composition peut également inclure des substances très abrasives (voire être dépourvue de fluor ce qui nuit à la prévention des caries).
Sur les vertus blanchissantes, une étude a comparé le charbon, le peroxyde d’hydrogène, le bleu covarine, des microbilles et un mélange de plusieurs abrasifs (XW4D). Le charbon s’est révélé peu efficace comme blanchissant (donc probablement peu abrasif), loin derrière le bleu covarine, le peroxyde d’hydrogène ou les microbilles. De plus, en comparant l’abrasivité de divers dentifrices contenant du charbon, des dentistes ont trouvé de grandes différences d’abrasivité (mesurée par la RDA, Relative Dentin Abrasivity). Il semble donc que ce soit l’association de substances fortement abrasives et de charbon qui puisse être problématique. De plus, diverses études ont montré que les personnes qui cherchent à blanchir leurs dents se brossent plus souvent, plus longtemps et plus intensément, ce qui peut également contribuer aux dommages sur l’émail.
Une analyse croisée portant sur 118 études à propos de l’usage du charbon dans des produits d’hygiène bucco-dentaire a conclu à l’absence de preuves quand l’efficacité du charbon pour maintenir des dents blanches et en bonne santé.
En conclusion, avant d’utiliser un dentifrice au charbon, mieux vaut demander conseil à son chirurgien-dentiste. Dans tous les cas, il doit contenir du fluor aux concentrations recommandées et son usage doit rester exceptionnel, certains dentistes évoquant une fois par mois. Attention, il existe un risque que le charbon bloque l’adsorption du fluor sur l’émail, ce qui renforce l’idée d’une utilisation exceptionnelle de ce type de dentifrice.
 
Sources
L’analyse croisée de 118 études portant sur les dentifrices au charbon, 2017
La comparaison de l’effet blanchissant de divers ingrédients de dentifrices, 2019
Une synthèse des connaissances sur les dentifrices au charbon activé, 2019
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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