Oui, de manière avérée.

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En avril 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié un avis synthétisant les connaissances scientifiques sur les effets des diodes luminescentes (LED) sur la santé et, en particulier, sur ceux de la lumière bleue qu’elles émettent.
Concernant leurs effets sur le sommeil, l’Anses parle d’un « effet avéré de l’exposition à une lumière riche en bleu en soirée sur le délai à l'endormissement, la durée et la qualité du sommeil. » Comment s’explique cet effet négatif de la lumière bleue sur la qualité du sommeil ?
La lumière reçue par la rétine ne permet pas seulement de distinguer des couleurs et des images. Elle sert également à notre cerveau à distinguer le moment de la journée. Cet effet est dû à des cellules particulières de la rétine, les cellules ganglionnaires à mélanopsine (CGM). Celles-ci sont très sensibles à la lumière bleue (autour de 480 nm de longueur d’onde). Elles distinguent la part de la lumière bleue dans la lumière environnante : celle-ci est maximale au milieu de la journée et diminue en soirée.
Les CGM envoient les informations qu’elles reçoivent directement à l’horloge centrale du cerveau, les noyaux supra-chiasmatiques de l’hypothalamus, qui vont ensuite communiquer au reste du corps via une hormone, la mélatonine. Habituellement, celle-ci commence à être produite deux heures avant le coucher, avec une production maximale au milieu de la nuit.
Les résultats de plusieurs études expérimentales menées chez l’homme, au cours desquelles les personnes étaient soumises à des lumières riches en bleu issues d’éclairages artificiels ou d’écrans (ordinateurs, téléphones, tablettes, etc.) indiquent que la production nocturne de mélatonine est retardée ou bloquée par l’exposition, même très faible, à de la lumière riche en bleu. La plupart des travaux scientifiques disponibles montrent que l’exposition à la lumière bleue dans les heures précédant le coucher modifie la régulation du sommeil en perturbant la production de mélatonine.
De plus, selon l’Anses, la perturbation du rythme quotidien de production de mélatonine (par exemple chez les travailleurs de nuit) est par ailleurs associée à d’autres problèmes de santé : surpoids, diabète, risque augmenté de cancer - notamment le cancer du sein -, maladies cardiovasculaires, effets négatifs sur la santé psychique. Cependant, le lien direct entre l’exposition à la lumière riche en bleu en soirée ou la nuit et la survenue de ces problèmes de santé, bien que fortement suspecté, n’est pas établi à ce jour chez l’homme.
 
Sources
« Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED) », Avis de l’Anses, avril 2019
 
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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