Un petit peu plus joyeux, probablement.

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Cette question est au cœur de la recherche en psychologie depuis la fin du XIXe siècle, sous le nom d’« hypothèses du feed-back facial ». L’idée serait que les informations renvoyées au cerveau par les muscles du visage lorsque nous prenons une expression particulière pourraient influencer l’émotion ressentie.
En mars 2019, cette question est revenue sur les écrans médiatiques avec la publication d’une analyse croisée des données scientifiques disponibles. Les auteurs ont croisé les résultats de 138 études sur le sujet du feed-back facial (pas uniquement sur le sourire et le bonheur), menées sur plus d’un siècle.
Globalement, cette analyse montre que les effets du feed-back facial sur les émotions ressenties sont réels mais modestes. Certaines situations sont davantage propices à ce feed-back : par exemple, lorsque nous lisons une bande dessinée drôle, la sensation d’amusement est plus intense lorsque un sourire s’affiche sur notre visage. Cet effet amplificateur semble être plus marqué lorsque nous lisons un texte provoquant des émotions, plutôt que lorsque nous regardons des images censées provoquer les mêmes émotions.
Selon cette analyse, « le feed-back facial semble influencer des sentiments diffus positifs et négatifs ainsi qu’un ensemble d’émotions distinctes (par exemple, le bonheur, la colère, le dégoût). Cependant, les données suggèrent que le feed-back facial n’influence pas tous les types d’émotion (en particulier la peur et la surprise). De manière intéressante, il semble que les effets du feed-back facial soient plus intenses dans des situations qui ne sont pas émotionnelles, ce qui non seulement indique que ce feed-back est suffisant pour ressentir des émotions mais signifie également que les situations non émotionnelles sont les plus favorables pour étudier ce feed-back ».
Enfin, cette analyse révèle que l’intensité des effets de ce feed-back semble fortement varier selon les individus et les situations, pour des raisons qui n’ont pas encore été identifiées.
En conclusion, dire que se forcer à sourire rend plus heureux semble être un peu trop fort pour l’effet réellement observé. D’autant plus que d’autres études ont montré que les personnes qui doivent se forcer à sourire dans le cadre de leur travail sont davantage à risque de problèmes conjugaux ou d’alcoolisme…
 
Sources
 
L’analyse croisée publié en 2019 sur le feed-back facial
https://psyarxiv.com/svjru/
 
Les études sur les personnes qui doivent se forcer à sourire
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4478215/
https://news.psu.edu/story/566408/2019/04/10/research/forcing-smile-customers-linked-more-drinking-after-work
 
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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